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    Gérard Mulliez au "World Forum"


    A la question de cet article, la réponse est affirmative, sans conteste.

     

    Nous avions déjà indiqué dans « La richesse des Mulliez » (pages 49 et suivantes), que « Le 8ème commandement ordonne dans le christianisme « tu ne mentiras pas ». Cette réprobation est partagée par Confucius … qui condamne le mensonge ; mais il indique en même temps qu’on devra tolérer le mensonge « pour les marchands, sans quoi ceux-ci ne pourront gagner leur vie ». L’AFM serait-elle convertie au confucianisme ? ».

    Il faut ajouter que le mensonge est condamné par le catholicisme non seulement pour l’acte de mentir, mais aussi pour l’omission. Dans le Confiteor ou le « Je confesse à Dieu tout-puissant », il est dit : « … Je « reconnais devant mes frères que j’ai péché en pensée, en parole, par action ou par omission …».

     

    Monsieur Gérard Mulliez est donc au moins (nous ne sommes pas dans sa pensée) un menteur par « parole, par action ou par omission ». Déclinons donc en prenant ses déclarations au World Forum.  

     

    1. Sur la fortune de l’AFM, surévaluée, et les calculs en « fric » … « Vous pouvez faire les calculs », met au défi M. Gérard Mulliez.

     

    Remarque préalable sur la nature de la fortune. Tout journaliste digne de ce nom aurait indiqué non seulement que l’on parle de « fortune professionnelle familiale », mais que toutes les fortunes (aussi bien chez Forbes que Challenges) sont logées – si l’on ose dire – à la même enseigne. Etre la première fortune professionnelle de France, et la neuvième fortune mondiale, cela a du sens. C’est également ce critère qui est utilisé par le « World Wealth Report » publié chaque année par Capgemini et Merrill Lynch. Ajoutons que si à cette richesse professionnelle étaient ajoutées les richesses privées de chaque membre de la famille (voir les nombreuses Sociétés Civiles Immobilières gérant propriétés, immeubles …), le bilan final serait encore bien plus favorable à la famille Mulliez. Mais ne chipotons pas.

    Il est clair qu’il ne s’agit pas non plus que de la fortune professionnelle personnelle de M. Gérard Mulliez, mais de celle l’ensemble de la famille. Exact également. Mais M. Gérard Mulliez oublie de dire que les 500 actionnaires de la famille ne sont pas tous égaux.

     

    En d’autres termes, les évaluations que nous donnons de l’AFM dans « La richesse des Mulliez » et plus récemment dans l’article 2 de ce blog, à savoir 18,362 milliards d’euros concernent :

    - strictement l’AFM, hors fortunes particulières de certains fondateurs, dont M. Gérard Mulliez.

    Or comme déjà indiqué dans nos articles, la société Ausspar (holding personnel de la famille de M. Gérard Mulliez) ne publie plus ses comptes depuis 2004. Néanmoins, lors de la fusion le 10 novembre 2009 entre la société Soparsam et Groupe Auchan, la valeur de Soparsam est de 1 454 millions d’euros. Et Ausspar détenait 71% de Soparsam en 2004 ; soit pour 1 milliard d’euros environ dans la présente opération. Soparsam détenait par ailleurs des titres Boulanger et Agapes, réaffectés entre les actionnaires de la famille (dont Ausspar), et surtout Ausspar détient en direct 9,3% de Leroy-Merlin (2004). La dernière valorisation d’Ausspar en juin 2008 est de 1 178,67 millions d’euros. Ceci est la valorisation du portefeuille de la famille de M. Gérard Mulliez, hors les titres AFM que sa famille possède, via sa Société Civile. En ajoutant ces titres AFM – sur la base des échanges pratiqués par d’autres membres de sa phratrie en … Belgique, à savoir 800 millions d’euros – la fortune professionnelle stricto sensu de la famille de M. Gérard Mulliez est de l’ordre de 2 milliards d’euros. M. Gérard Mulliez est donc modeste ; à lui seul, il contrôle 8% de la fortune professionnelle de la famille, alors qu’il ne compte (avec ses enfants) que pour 0,8% des membres de l’AFM.
    Il n’y a donc pas égalité au sein de l’AFM.

    - que ces évaluations sont faites aux dires d’experts ; et contrairement aux  affirmations de M. Gérard Mulliez, elles ne sont pas sur estimées, mais sous estimées. Il existe en effet une règle comptable appliquée par les « experts », qui pratiquent une décote de 30% sur la valeur des titres (si l’AFM le souhaite, nous pouvons publier la liste des opérations où cette mention est indiquée).

     

    Par suite, le cumul des fortunes de l’AFM et des divers dirigeants atteint bien le minimum de 25 milliards d’euros.

     

    2. Sur la spéculation, la bourse etc…

     

    M. Gérard Mulliez, sur ce point fait de nombreux oublis. Deux exemples parmi d’autres.

     

    Groupe Auchan possède une société au Luxembourg – Auchan International – qui sert de centrale d’achat internationale, à partir d’une succursale en … Suisse et de filiales en Espagne et Extrême-Orient (Chine, Hong-Kong). Cette société a par exemple réalisé 39,1 M€ de bénéfices en 2007, pour un chiffre d’affaires de 6,3 M€. Monsieur G. Mulliez a donc raison de dire qu’il ne faut pas confondre « le chiffre d’affaires avec le résultat » ; il oublie simplement de dire que ceci fonctionne dans les deux sens.

    Surtout, ce bénéfice « luxembourgeois » est réalisé à partir des marges sur négoce, c'est-à-dire d’achats aux fournisseurs étrangers facturés en prix de transfert aux sociétés du groupe. Ce qui vient diminuer d’autant les bénéfices opérationnels des sociétés d’exploitation, et donc diminuer le fameux partage des résultats avec les salariés. Ainsi, la société chinoise a-t-elle réalisé en 2008 un bénéfice de 4,7 M€ ; et rien n’est indiqué sur la Suisse, puisqu’il s’agit d’une succursale ! Mais puisque M. Gérard Mulliez vous dit que « la spéculation … c’est dégueulasse ! ». Les prix de transfert … ça doit être angélique !  

     

    Au niveau strictement financier, l’AFM dispose d’une filiale financière – Kachgar – qui est filiale de Soparfil, cette dernière société dépendant elle-même directement des 5 SCA gouvernant l’AFM en France.

    Cette filiale financière – comme toute société financière qui se respecte – détient fin 2008 - excusons du peu - pour 722 millions d’euros de titres de placement, titres qu’elle a dû provisionner à hauteur de 56 millions d’euros, pour cause de … crise boursière.

    L’AFM a donc les mêmes pratiques financières que les autres groupes financiers ; elle place son argent en bourse … Mais M. Gérard Mulliez a dû oublier cette filiale … dont on doit bien parler lors des Assemblées Générales de l’AFM !

      

    3. Sur la valeur travail, les niveaux de salaires et le partage de la valeur

     

    M. Gérard Mulliez – comme notre Président – a découvert la valeur travail. Bigre … Depuis les économistes classiques (« La richesse des Nations » d’Adam Smith date de … 1776), tout économiste un peu sérieux sait que seuls les hommes créent les richesses (même l’état de « nature » suppose l’activité humaine de cueillette, chasse, pêche …). D’ailleurs, depuis le péché originel, l'adage « à la sueur de ton front ton pain tu gagneras » rappelle cet état de fait, que M. Gérard Mulliez a fait endosser à la pauvre compagne d’Adam au cours du Forum.

     

    Ce sont donc les hommes qui travaillent depuis le début de l’humanité. Mais pour qui et pour quoi ? Pour eux-mêmes, ou pour les « entrepreneurs » ? Pour vivre ou pour enrichir les classes possédantes ? Bonnes questions, Monsieur Watson ! C’est ici qu’interviennent les relations sociales, et donc les relations d’exploitation du travail, par les entreprises dans notre beau système capitaliste.

     

    M. G. Mulliez a eu bien raison de nous rappeler qu’un tas de billets sur une table ne créera rien du tout. Il oublie de dire que ce « tas de billets » lui permet de monter une entreprise, et d’embaucher des salariés pour les exploiter.

     

    Suivons son raisonnement. Lorsqu’il critique le niveau des salaires de dirigeants qui représentent 300 à 600 fois le niveau du SMIC, il souligne qu’il est impossible que le travail de quelqu’un – quelle que soit son intelligence … - représente 300 à 600 fois le travail d’une autre personne. C’est pour cette raison que l’AFM appliquerait le critère de 15 à 20 fois maximum le niveau du SMIC pour le salaire des PDG des entreprises au sein de l’AFM. Quelle bonté d’âme … si c’était vrai.

    Prenons le cas de Groupe Auchan 2008. Les comptes sociaux indiquent : « Note 17. Rémunérations allouées aux organes de direction et au Conseil de Surveillance. Eu égard au caractère confidentiel de cette information, les rémunérations ne sont pas divulguées ». Encore bravo pour la transparence. Groupe Auchan affiche ses « bonnes pratiques ».

    Allons un peu plus loin. Sachant que le SMIC en 2009 est proche de 16 000 € en brut ; sachant par ailleurs que les rémunérations brutes de Groupe Auchan entre 2007 et 2008 sont passées de 2 647 598 € pour 12 emplois à 3 271 593 € pour 13 emplois. Le coût d’un emploi supplémentaire pour le holding est de 623 995 € ; soit près de 39 fois le SMIC ! Où est la règle des 20 fois maximum ? Galéjade !!! Pourquoi M. Vasseur n’a-t-il pas repris son interlocuteur sur ce point ? Certes, il est possible que le passage de 12 à 13 personnes intègre les évolutions salariales de l’année : le salaire moyen des 12 personnes était de 220 600 € en 2007, et celui des 13 personnes de 251 660 € en 2008. Soit une hausse de 14,1% sur l’année. Et le groupe a généreusement accordé en 2009 une hausse de 0,5% à ses salariés (il est vrai qu’ils ont bénéficié en plus de réductions sur les lessives : comme aurait dit Coluche : « Groupe Auchan lessive encore « plus que plus » les salaires ... et ses salariés »). De qui se moque M. Gérard Mulliez ?

     

    D’autant plus que certains membres de la société bénéficient de stocks options, et surtout d’actions gratuites. Ainsi, le même rapport d’activité de Groupe Auchan indique qu’il existe 30 167 options d’actions gratuites, estimées chacune à 341,61 €. Heureux bénéficiaires inconnus, qui vont se partager (en dehors des salaires bien évidemment, encore un mensonge par omission de M. Gérard Mulliez) une somme totale de 10,3 millions d’€uros. Qui sont ces inconnus ? Mystère ? Pas tout à fait : il suffit à nouveau de se transporter en Belgique, où existe une société dénommée Soparchan Belgique, qui gère 42,8 millions d’€uros de titres en faveur d’un membre de la famille et de 8 cadres du groupe (directement et/ou via leurs sociétés civiles). Il est également possible de se transporter en France, où M. Gérard Mulliez a créé le 15 décembre 2008 une autre société civile en liaison avec sa propre Société Civile familiale, pour deux cadres qui bénéficient de près de 4 M€ de titres. M. Gérard Mulliez a dû avoir un trou de mémoire concernant cette société pendant le World Forum. Et encore n’insistons nous pas sur d’autres sociétés civiles créées par quelques cadres, et qui manipulent également des dizaines de millions d’euros.

     

    N’accablons pas trop M. Gérard Mulliez. Il partage largement ces « omissions » avec les autres dirigeants du groupe Mulliez. Nous avions d’ailleurs fait dans « La richesse des Mulliez » un inventaire précis de ces sociétés « stock options » (pages 127 et suivantes) où le Président de l’AFM – M. Thierry Mulliez – est présent.

     

    De même, lorsque M. G. Mulliez critique le capital spéculatif qui exige des taux de profit de 15%, il oublie tout simplement que la fortune de la famille Mulliez s’accroît de 16 à 17% tous les ans depuis … 30 ans (voir également nos calculs dans « La richesse des Mulliez » en pages 185 et suivantes). L’AFM fait donc mieux que les spéculateurs … sans spéculer. D’où vient alors cette « richesse » sinon de l’exploitation des milliers de salariés ? Car le tas de billets ne produit … rien !

    Petit calcul : les 2 milliards de sa fortune professionnelle représentent 125 000 années de SMIC. Pour la longue carrière de M. Gérard Mulliez (50 années), ceci représente chaque année 2 500 fois le SMIC annuel pour son accumulation personnelle. Nous sommes loin du rapport de 1 à 20. M. Gérard Mulliez pulvérise toutes les directions du CAC 40 !

     


    4. Sur l’évasion fiscale vers le Benelux

     

    Sur ce plan, le mensonge par omission est patent. Nous avions posé la question au World Forum de l’évasion fiscale vers le Benelux, et non vers la seule Belgique.
    Là encore, Monsieur Vasseur a eu des pudeurs de jeune fille, en ne retenant que la Belgique dans sa question.

    Ce qui permet à M. Gérard Mulliez d’occulter tranquillement la société qu’il détient aux Pays-Bas – Burgodam BV – qui gérait à elle seule 2 millions d’euros de titres jusqu’en 2005, et 4,68 millions d’euros en 2007. Et là encore, il ne faut pas s’attarder sur les valeurs très modestes des titres en question. Ce sont des valeurs probablement historiques. Ainsi, la Société Civile qui gère les titres AFM de la famille de Gérard Mulliez – dont on a vu que la valeur des titres est de l’ordre de 800 millions d’euros – a un capital modeste de 2,1 millions d’euros.

     

    Ce qui permet en même temps à M. Gérard Mulliez de ne pas répondre sur l’évasion fiscale massive de la famille Mulliez, qui s’accélère depuis quatre ans. Vers la Belgique, les titres délocalisés comptent au moins fin 2008 pour 1,6 milliards d’euros ; avec 15 nouvelles sociétés créées depuis quelques mois, qui vont servir de réceptacle pour de nouvelles « délocalisations » ; vers le Luxembourg, ce sont 750 millions d’euros supplémentaires qu’il faut prendre en compte ; vers les Pays-Bas, c’est la société Claris NV, l’une des sociétés contrôlant en direct les titres AFM qui compte pour 216 millions d’euros.

    Et encore : nous ne prenons pas en compte les sociétés du Benelux qui contrôlent des sociétés du groupe (Austell Financière ; Oosterdam BV ; Mc Advertising Consultants NV ; Mervadijn BV …).

     

    Il faut ajouter à tout ceci que M. Gérard Mulliez a été bien servi par les interviews des multiples journalistes au « World Forum », dont les questions ont été très « impertinentes ».

     

    Ne parlons pas de M. Vasseur, qui exonère par exemple M. Gérard Mulliez de répondre à des questions embarrassantes. Par exemple, sur la « non publication des comptes » que nous avions dénoncée dans notre blog. Pour M. Vasseur, il « est inutile de revenir sur (la question) de l’opacité des comptes … (car) ce sont des choses que l’on peut retrouver dans d’autres entreprises ». Ah bon ? Et moi qui pensais naïvement que le « World Forum » avait comme objectif de promouvoir les « bonnes pratiques ». Ceci s’arrête aux intérêts de M. Gérard Mulliez ? Ou en fait, comme je le pense fondamentalement, tout ce « World Forum » n’est qu’un « cache sexe » aux pratiques tout à fait condamnables au quotidien des grands groupes, qui exploitent la misère du monde et s’en nourrissent, groupe Mulliez compris.

    Monsieur Vasseur a bien fait d’interviewer M. Gérard Mulliez. On sait maintenant à quoi sert son « business » … du réseau « Alliances ».

     

    Mais l’ensemble de la presse a également bien « servi la soupe » à M. Gérard Mulliez. Aussi bien la presse écrite (La Tribune, La Voix du Nord, Nord Eclair …) que les autres médias (FR3, BFM …) ont relayé à plein ces deux heures de pure « réclame Mulliez ». Et je t’en rajoute sur « il faut faire passer l’homme avant le fric » ; et sur l’éthique et les encycliques papales ; et sur les exigences de rentabilité à 15% des « méchants spéculateurs » qui « ont les yeux plus gros que le ventre » ; et sur les « traders à mettre sous le boisseau »  et la limitation des rémunérations des patrons dans le groupe Mulliez ; sur les exigences de partage avec les salariés ! Moins capitaliste que M. Gérard Mulliez et son AFM, tu meurs !

     

    Or nous venons de démontrer sur tous ces points qu’il ne s’agit que de « réclame », de politique de « com. » ; dès que l’on gratte un peu derrière tout ce fatras de lieux communs, de bourrage de crânes, bref d’idéologie, il est clair que le groupe Mulliez exploite ses salariés comme tous les autres groupes, et qu’il ne s’embarrasse d’aucune fioriture.

    Allez consulter les sites des principales centrales syndicales (mis à la part les syndicats « maison ») et regardez quelles sont les conditions de travail et les rémunérations, analysez les procès intentés aux entreprises du groupe (prud’hommes, TGI, Cours d’Appel et Cassation). Le tout est édifiant.

     


    2 commentaires
  • Ce jeudi 19 novembre, M. G. Mulliez a disserté en compagnie de M. Vasseur sur l'argent responsable. En fait, rien de bien neuf. M. G. Mulliez a repris ses poncifs habituels, sur les conditions de la création d'Auchan, sur le bonheur des salariés actionnaires, en s'amusant beaucoup à l'idée que cet actionnariat rend bien difficile toute action syndicale.

    Bref. Un excellent exercice de schizophénie capitaliste, où le salarié actionnaire finit par voter son licenciement pour voir la valeur des quelques titres qu'il possède s'accroître ! Ce que M. G. Mulliez oublie de dire, c'est que des titres, des actions, il y en a beaucoup, mais possédés par les membres de l'AFM. Et que, si l'AFM ne joue pas en bourse, elle utilise envers ses salariés ... qu'elle paie par ailleurs fort mal, les carottes de l'intéressement et de la participation pour qu'ils continuent à se faire exploiter ... pour leur plus grand bonheur.

    Par contre, M. G. Mulliez a revisité son enfance. Un moment émouvant, lorsqu'il évoque le fait que lui et ses frères disposaient de petits lopins de terre où ils cultivaient des radis, des salades ... vendus ensuite aux parents, ces derniers constituant ainsi des cagnottes pour leur avenir. Ecrasons une larme sur le fait que M. G. Mulliez s'était ensuite diversifié vers la volaille et les lapins, afin d'arrondir ses fins de mois difficiles.

    Lacan, au secours !!! Radis ... radin ... Quelle révélation transperce mon esprit lorsqu'un peu plus tard dans son discours, M. G. Mulliez évoque son "radinisme" (avec l'anecdote 100 fois entendue des invitations de ses banquiers au "Flunch" ... Autre classique du répertoire). Mais c'est bien sûr : le radinisme, un "trauma" de l'enfance ... : radis ... radin ...
    Autre "trauma", celui de la volaille. Est-ce qu'il plumait cette dernière ? Mais alors, voici la généalogie des pratiques de la grande distribution envers les fournisseurs, les salariés ...

    Au lieu de pratiquer la numérologie, M. G. Mulliez devrait rapidement lire Lacan (Le Séminaire - Livre II), où il indique au chapitre XVIII : "L'expérience freudienne ... commence par poser un monde du désir. Elle le pose avant toute espèce d'expérience, avant aucune considération sur le monde des apparences et des essences. Le désir est institué à l'intérieur du monde freudien où se déroule notre expérience, il le constitue, et cela n'est effaçable à aucun instant du moindre maniement de notre expérience.
    Le monde freudien n'est pas un monde des choses, ce n'est pas un monde de l'être, c'est un monde du désir en tant que tel. ...
    Dans la perspective classique, il y a entre sujet et objet coaptation, co-naissance - jeu de mots qui garde toute sa valeur, car la théorie de la connaissance est au coeur de toute élaboration du rapport de l'homme à son monde. Le sujet a à se mettre en adéquation avec la chose, dans un rapport d'être à être - rapport d'un être subjectif, mais bien réel, d'un être qui se sait être, à un être qu'on sait être.
    C'est un tout autre registre de relations que s'établit le champ de l'expérience freudienne. Le désir est un rapport d'être à manque. Ce manque est manque d'être à proprement parler. Ce n'est pas manque de ceci ou de cela, mais manque d'être par quoi l'être existe. Ce manque là est au-delà de tout ce qui peut le présenter ... "

    De la naissance du désir d'accumuler à l'infini .. de l'argent, toujours plus d'argent ...

    Benoît Boussemart


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  • Ce jeudi 19 novembre, nous saurons enfin comment la famille Mulliez donne un sens aux "bonnes pratiques" d'entreprises qui exercent de manière responsable leurs activités. Pour Philippe Vasseur, Président du réseau Alliances qui organise le World Forum, s'agissant de "L'argent responsable", la "responsabilité sociale et environnementale des entreprises s'applique aussi à l'utilisation de l'argent : privilégier les stratégies de long terme, intégrer dans ses décisions financières des critères extra-financiers, investir dans des projets socialement responsables, appliquer une juste rémunération des dirigeants ..." .
    Nous avons annoncé notre présence à ce Forum, et l'exigence de pouvoir poser des questions. Il semble en fait qu'il n'est plus question de poser des ... questions en direct pendant les interventions en plénière, donc lors de la conférence de M. Gérard Mulliez. Monsieur Vasseur doit ignorer le sens de "forum". En Grèce comme dans la Rome antique, le forum était un "lieu où se discutent les affaires publiques" ; et dans son acception actuelle, une "réunion où l'on débat d'un sujet".
    Pour qui est responsable et démocrate, deux qualités dont Monsieur Vasseur doit se prévaloir, il y a donc lieu de me (ainsi qu'aux personnes du public) permettre de poser mes (leurs) questions en direct à Monsieur Gérard Mulliez, et non par l'intermédiaires de petits papiers collectés, triés (selon quels critères?) et posés ensuite (très gentiment) par de gentils étudiants. Nul doute que les questions choisies soient très contestataires ou critiques ...
    Très bon test de la démocratie au sein de ce forum qui se veut mondial et exemplaire. Si mes questions (ou celles du public) sont muselées, les participants sauront à quoi s'en tenir.

    Revenons à nos questions, déjà esquissées ci-dessous dans d'autres articles.
    Notamment la question de la transparence de l'activité des sociétés du groupe Mulliez. Le premier effort de transparence consiste en la publication de comptes, permettant à chacun de savoir de quoi l'on parle. Les règles comptables sont en effet telles qu'il n'est pas possible de les manipuler en théorie, et en pratique, lorsque les commissaires aux comptes font leur travail. Même imparfait et souvent biaisé, l'outil comptable est le seul à disposition pour avoir un minimum d'information contrôlée, à la place de discours relevant de l'auto-satisfaction ou de la manipulation.

    Or l'Association Familiale Mulliez (AFM) et M. Gérard Mulliez en prennent à leur aise avec l'exigence légale de publication des comptes de leurs sociétés. Qu'on en juge :
    - côté AFM, les SCA Acanthe, Cimofat, Cimoflu, Valma et Valorest ne publient aucun compte depuis leur création en 2000 (aussi bien en données sociales que consolidées), alors que la publication de comptes consolidés est annoncée pour ces sociétés dans d'autres publications officielles du groupe ... Quel est le commandement qui condamne le mensonge ?
    - côté AFM toujours, Tapima ne publie aucune information consolidée sur le groupe Tapis Saint-Maclou depuis 2005 ; il en va de même pour la société Samauchan depuis sa création ; ou d'Oosterdam pour 2008 (groupe qui fait l'objet de plans de restructuration chez Pimkie et Xanaka) - vive la transparence ; ou d'Austell Financière au Luxembourg qui contrôle des pourcentages significatifs de sociétés importantes du groupe ; ou de HTM pour le groupe Boulanger, qui se paie le luxe de publier 2 mois de consolidation en 2008, alors qu'il a fusionné avec SFI (société qui a réalisé les 10 autres mois) !!!
    - côté autres composantes familiales, M. Gérard Mulliez ne publie plus des comptes de son holding personnel Ausspar depuis 2003-04 ; la famille Derville (Norauto) ne publie plus d'informations sur son holding Hofider depuis plusieurs années ; et la famille Leclercq (Décathlon) ne publie pas certaines informations sur son holding Afir au Luxembourg ... afin de protéger des données supposées confidentielles, notamment sur les filiales du holding ... ; la phratrie de Gérard Mulliez n'a pas publié les comptes 2008 de la société Acadie en Belgique, alors que ce petit groupe contrôle les activités de diversification des trois frères (dont M. Gérard Mulliez) ;
    - côté frère de M. Gérard Mulliez, nous avons M. Patrick Mulliez, qui est en bonne position pour l'occultation des comptes de ses sociétés. Les données publiées de Bunsha (groupe Kiabi), de Fragrance, de la Société Française de Participation ... sont tronquées, et ne se conforment pas aux exigences de la publication officielle des comptes ;
    - côté autres membres de la famille Mulliez, Pickwick (qui contrôle les magasins Picwic) n'a pas publié de comptes depuis 2006 ; Norauto aucun compte depuis 2006-07 ; Jules aucun compte depuis 2007 ; et terminons avec M. Gérard Mulliez qui exerce toujours des responsabilités dans le groupe Agapes : Agapes n'a publié aucun compte consolidé (même tronqué) depuis deux ans ; Flunch, Pizza Paï, et Amarine, ses principales filiales, n'ont publié aucun compte depuis 2005 !

    Nul doute que M. Gérard Mulliez va se faire un plaisir de donner des explications crédibles à tous ces manquements aux règles élémentaires de transparence, et de bonne conduite. Il doit bien y avoir des raisons ...

    De même qu'il ne manquera pas d'indiquer les motifs de déplacement vers le Benelux (et notamment vers la Belgique) des capitaux familiaux ... Y compris celui de sa filiale propre Burgodam.
    Ainsi, même des filiales auparavant établies à Guernesey sont revenues vers la Belgique, sous l'ère Sarkozy. Alors qu'à l'époque de Napoléon le "petit", comme le disait Marx, Guernesey était un lieu d'exil. L'exil est fiscal et belge, et ne concerne plus les poètes.

    Benoît Boussemart


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  • Faut-il croire tout ce qui est publié dans le blog de M. Gobin ?
    A priori, M. Gobin ne publie que des "faits", et semble se conformer à sa "déontologie journalistique". En fait, il n'en est rien. Dans la majeure partie des cas :
    1. soit il ne fait que reprendre des articles parus dans d'autres médias, et les assaisonne à sa sauce "surgelés". Il faut dire que M. Gobin était le spécialiste de ce rayon chez "Linéaires", avec des titres aussi éloquents que "Glaces : les marges ont fondus - janvier 2005 ; Marie, priez pour elle - septembre 2005 ; Panzani à l'assaut des congélos - février 2006 ; Charal lance un pavé dans l'évier - novembre 2006" ...  On vous laisse deviner de quels produits il s'agit. Sur son blog, il applique ces mêmes recettes. Mais c'est un peu court quand il s'agit de faire le l'économie, de la stratégie, de la finance ou même de la comptabilité !!!
    2. soit obtient des "scoops" de certains membres de la famille Mulliez, scoops très sélectifs et très orientés, comme l'évolution des taux des FCP des diverses enseignes;
    3. soit mélange les choux et des carottes.

    Prenons l'exemple du 5 novembre 2009, où M. Gobin annonce des "ventes en hausse de 10% dans la galaxie Mulliez". Diantre ... après de multiples articles qui précédaient dans le blog et qui indiquaient des catastrophes dans diverses enseignes, notamment d'habillement, du groupe. Bizarre.
    Et M. Gobin précise "Comme chaque année, le blog Mulliez publie la consolidation des chiffres d'affaires des différentes sociétés de l'empire Mulliez ... En 2008, le total des ventes enregistrées par les entreprises composant la galaxie Mulliez a progressé de 10%, à 66,5 milliards d'euros ... Les trois premiers groupes restent Auchan (39,5 Mds€, + 7,5%/1an), Adeo (10,2 Mds€, + 13%) et Oxylane (4,97 Mds€? + 11%)."
    Or dans son blog, en date du 15 mai 2009, M. Gobin titrait : "Auchan France, le talon d'Achille de l'empire Mulliez" ... Cette prose indiquait notamment : "Pourtant, sur les produits de grande consommation (PCG), le secteur le plus stratégique pour les grandes surfaces spécialisées, Auchan France est sur une pente clairement descendante. ... La dernière livraison du Référenseigne TNS World Panel le confirme : au cours du premier trimestre (2009), l'enseigne a vu sa part de marché diminuer de 0,2 point, à 8,5%. Dépassé par Système U, qui lui a ravi la 4ème place, Auchan est désormais 5ème. Le champion des grands hypermarchés pourrait même, au vu des progressions actuelles de Carrefour Market (actuel 6e), glisser un peu (plus) bas au classement".

    Comment écrire de telles aneries en aussi peu de mots ?
    Sur les données consolidées de la galaxie Mulliez. M. Gobin parle de comptes consolidés, et fait des additions de chiffres qui ne sont pas publiés, ou de chiffres qui n'ont rien à voir avec des données consolidées.
    Par exemple, il donne pour le groupe Adeo un chiffre d'affaires de 10,2 Mds d'euros. Où a t-il trouvé ce chiffre, qu'il additionne aux chiffres d'affaires consolidés de Auchan et d'Oxylane (Décathlon en fait, l'entreprise ayant toujours cette dénomination officiellement) ? En fait, la publication officielle (déposée au greffe) d'une autre société du groupe indique un chiffre d'affaires TTC de 9,9 Mds€ sous enseigne pour le groupe Adeo, et surtout un "produit des activités ordinaires" (il faut lire le chiffre d'affaires, pour l'essentiel) consolidé de 8,714 Mds€ en 2008.
    Dans son calcul, mais il est coûtumier du fait, M. Gobin mélange des chiffres d'affaires sous enseigne (qui plus est TTC - toutes taxes comprises) et des chiffres d'affaires consolidés (qui obéissent à des règles comptables strictes). C'est une erreur qu'un apprenti comptable ne commet pas !
    Pour l'autre article, particulièrement alarmant pour les salariés français, M. Gobin fait entendre que les hypermarchés (Auchan France ne comprend que les hypermarchés, les supermarchés étant contrôlés par d'autres filiales) sont dépassés par Système U. C'est une plaisanterie. En 2008, Auchan France (les hypermarchés uniquement) ont réalisé un chiffre d'affaires hors taxes de 15,6 Mds€, auquel il faut ajouter le chiffre d'affaires d'Auchan Carburant de 1,6 Mds€, hors taxes également. Les hypermarchés ont donc réalisés un CA hors taxes de 17,2 Mds€. Comment est-ce alors possible que Système U dépasse les hypermarchés Auchan, alors que l'ensemble tout compris (hypers, supers, proximité ...) de l'enseigne U a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires TTC (avec carburants) de 17,9 Mds€.
    De même, comment faire croire que le groupe Auchan se porte mal, alors que son chiffre d'affaires sous enseigne (TTC) passe entre 2007 et 2008 de 44,2 Mds€ à 48,3 Mds€ (voir rapport d'activité du groupe - page 3), soit + 9,3%, alors que Système U n'enregistre qu'une progression de ce CA TTC sous enseigne de 7%, et que Leclerc obtient quant à lui 34,7 Mds€ de CA TTC sous enseigne, soit + 6,7% par rapport à 2007.
    En d'autres termes, M. Gobin :
    - est un devin, puisqu'il fait une consolidation à partir de données qui ne sont pas publiées (à ce jour, aucune information consolidée sur Tapis Saint Maclou, sur Adeo, sur Agapes, sur le groupe Pimkie, Xanaka et Orsay, sur Norauto ... n'est publiée).
    - publie des chiffres faux : voir les exemples ci-dessus pour Adeo, ou pour d'autres sociétés (nous y reviendront sur les sociétés de vêtements, lors d'un prochain article).
    - soit additionne ou commente des données non comparables : voir les exemples de confusion entre CA consolidé, CA sous enseigne, CA HT, CA TTC ... ; et de confusion sur les périmètres des sociétés. Le dernier exemple est le cas de "Carrefour Market", qui ne reprend que les supermarchés (ex Champion pour la France ou ex GB pour la Belgique) du groupe Carrefour ; et non l'ensemble Carrefour !!!

    Si tout cela n'induisait pas en erreur les personnes qui consultent le blog Gobin,ce serait risible, ou pathétique ! Il n'en est rien. Notamment sur une période où le groupe Mulliez profite de la crise pour "faire passer" des plans sociaux (sur le même modèle que les grands financiers prédateurs, type Pinault), pour licencier des personnes et accumuler toujours davantage de profits.

    Benoît Boussemart


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