• C'est ce que l'on pourrait croire, avec se dernière opération déclarée à l'AMF, d'achat par Blue Participations et Gestion, une filiale luxembourgeoise de la société belge Cervinia, de 360 000 titres Carrefour à 16,8155 € ; soit un total de 6 053 580 €. Nous sommes en pays de connaissance.

    Cervinia est en effet la société belge qui détient 50% du capital de Blue Capital Sarl, qui a acquis les titres Carrefour (les autres 50% par Colony). Fin 2008, rappelons que Cervinia avait des fonds propres négatifs à hauteur de 139 M€, et 150 M€ de dettes intra-groupe Arnault. Et que Courtinvest, qui détient 100% de Cervinia, avait cette même année 2088 plus de 500 M€ de dettes intra-groupe et 659 M€ de fonds propres négatifs.

    Blue Participation est en fait l'ancienne société luxembourgeoise Escorial Gestion (le nom a été modifié en octobre 2011), au capital de 85 K€ ; elle a été cédée par Escorial Developpement, autre société luxembourgeoise du groupe Arnault, à Cervinia. Puis Cervinia a procédé à une augmentation de capital de 6 917,5 K€ ; le capital de Blue Participations et Gestion est donc de 7 M€. Ce sont ces 7 M€ qui ont permis de faire l'achat des 360 000 titres Carrefour. Ces 360 000 titres ne représentent que 0,0546% du capital de Carrefour. "Petits bras" ?

    Il faut y ajouter 5 157 498 options d'achat de titres Carrefour, payées chacune 3,35 € le 18/11/2011 (déclaration n° 211D5199) et 5 157 498 autres options d'achat de titres Carrefour, au même prix, le 18/11/2011 (déclaration n° 211D5200). Il n'est pas indiqué à quelle valeur l'option serait levée, ni la date butoir. Ces deux options ajouteraient 1,5648% supplémentaires du capital de Carrefour pour le groupe Arnault. En sachant par ailleurs qu'il a donc dû en principe débourser, 34,555 M€ pour cette acquisition.

    En l'absence de pubication des comptes de Groupe Arnault pour 2009 et 2010 ; des comptes de Cervinia et de Courtinvest pour 2009 et 2010 ; des comptes Europatweb pour 2008, 2009 et 2010 ... il est impossible de voir par où transitent de telles sommes, ou s'il s'agit d'endettement supplémentaire. Il en va de même des options précédentes, abandonnées ou non, et dans ce dernier cas, avec quel coût pour le groupe Arnault. 

    En tout état de cause, la spéculation a de beaux jours devant elle.

    B. Boussemart


    2 commentaires
  • Bonjour

    Je viens de recevoir ce commentaire (lire en commentaire dans l'article 77, les commentaires étant liés à l'article de référence auquel ils répondent).

    Malgré qu'il soit collectivement anonyme, j'ai décidé de le publier, parce qu'il semble refléter une certaine réalité.

    Il y aura bien évidemment un droit de réponse pour les personnes qui se sentent concernées.

    Benoît Boussemart


    4 commentaires



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