• Bonjour

    Si j'étais un petit actionnaire de Carrefour, je commencerai à m'inquiéter sérieusement des objectifs de Bernard Arnault.

    L'Autorité des Marchés Financiers indiquait en effet le 4 novembre quatre opérations réalisées par Blue Participations et Gestion, filiale luxembourgeoise de Bernard Arnault sur des options :

    - en date du 28 octobre : acquisition d'options d'achat d'actions à 3,48 €, pour un total de 5 893 964,64 € ; et le même jour, cession d'options de vente d'actions à 3,48 €, pour un total de 5 893 964,64 € ;

    - en date du 25 octobre : acquisition d'options d'achat d'actions à 3,48 €, pour un total de 20 880 000 € ; et le même jour, cession d'options de vente d'actions à 3,48 €, pour un total de 20 880 000 €.

    Tout ceci, évidemment "hors marché". Pour moi et vous, pauvres béotiens, c'est une bétise sans nom d'acheter et de vendre le même jour au même prix. Mais Bernard Arnault n'est pas idiot. C'est un spéculateur. Et ceux qui achètent ou vendent les options ne sont pas les mêmes personnes. Il existe là des potentiels (certes de plus en plus risqués) de plus-values sur ces options. Et qui l'aide, "hors marché" ... Mais les banquiers, bien évidemment ; vous savez, ceux qui veulent vous faire serrer un cran de plus à votre ceinture. Ceinture pas pour tout le monde. Car lorsque quelqu'un vous doit beaucoup d'argent, mieux vaut faire en sorte qu'il vous le rembourse. Quitte à utiliser des moyens très particuliers.

    En d'autres termes, comme Bernard Arnault ne gère pas Carrefour, il se replie sur de la spéculation à court terme sur la valeur du titre Carrefour.

    Comme dépecer cette société ne lui suffit pas (les petits actionnaires ont donné un coup d'arrêt à la vente de l'immobilier si "cher" à son complice Colony) pour payer ses dettes, il continue (mais c'est réellement cette fois du petit bras) à spéculer à l'achat comme à la vente sur le titre d'une société dont il est censé - vu sa position dans les organes de direction - assurer la pérennité. Et l'Autorité des Marchés Financiers n'y trouve rien à redire ???

    De cette pérennité, il s'en soucie comme d'une gigne. Il doit d'abord "sauver les meubles" chez lui ... Et après lui, le déluge !

    B. Boussemart


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  • Bonjour

    Sodival-Cultura vient d'émettre 9 984 actions dites de préférence, attribuées à 9 cadres qui ont exercé leurs stock-options.

    Montant total : 960 061,44 €, avec 3 souscripteurs à 80  005,12 €, 4 souscripteurs à 100 006,4 € et 2 souscripteurs à 160 010,24 €.

    Plus-value potentielle par rapport à la valorisation de Sodival fin 2010 (voir "Le groupe Mulliez", en pages 106 à 109) : 363 717 €.

    Soit 30 310 € pour chacun des 3 souscripteurs, 37 887 € pour chacun des 4 souscripteurs et 60 620 € pour les deux derniers.

    C'est Noël avant l'heure. Et pas besoin de "Prime Sarkozy" ; au fait, combien de prime Sarkozy pour chacun des salariés de Cultura ?

    B. Boussemart


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  • C'est ce que l'on pourrait croire, avec se dernière opération déclarée à l'AMF, d'achat par Blue Participations et Gestion, une filiale luxembourgeoise de la société belge Cervinia, de 360 000 titres Carrefour à 16,8155 € ; soit un total de 6 053 580 €. Nous sommes en pays de connaissance.

    Cervinia est en effet la société belge qui détient 50% du capital de Blue Capital Sarl, qui a acquis les titres Carrefour (les autres 50% par Colony). Fin 2008, rappelons que Cervinia avait des fonds propres négatifs à hauteur de 139 M€, et 150 M€ de dettes intra-groupe Arnault. Et que Courtinvest, qui détient 100% de Cervinia, avait cette même année 2088 plus de 500 M€ de dettes intra-groupe et 659 M€ de fonds propres négatifs.

    Blue Participation est en fait l'ancienne société luxembourgeoise Escorial Gestion (le nom a été modifié en octobre 2011), au capital de 85 K€ ; elle a été cédée par Escorial Developpement, autre société luxembourgeoise du groupe Arnault, à Cervinia. Puis Cervinia a procédé à une augmentation de capital de 6 917,5 K€ ; le capital de Blue Participations et Gestion est donc de 7 M€. Ce sont ces 7 M€ qui ont permis de faire l'achat des 360 000 titres Carrefour. Ces 360 000 titres ne représentent que 0,0546% du capital de Carrefour. "Petits bras" ?

    Il faut y ajouter 5 157 498 options d'achat de titres Carrefour, payées chacune 3,35 € le 18/11/2011 (déclaration n° 211D5199) et 5 157 498 autres options d'achat de titres Carrefour, au même prix, le 18/11/2011 (déclaration n° 211D5200). Il n'est pas indiqué à quelle valeur l'option serait levée, ni la date butoir. Ces deux options ajouteraient 1,5648% supplémentaires du capital de Carrefour pour le groupe Arnault. En sachant par ailleurs qu'il a donc dû en principe débourser, 34,555 M€ pour cette acquisition.

    En l'absence de pubication des comptes de Groupe Arnault pour 2009 et 2010 ; des comptes de Cervinia et de Courtinvest pour 2009 et 2010 ; des comptes Europatweb pour 2008, 2009 et 2010 ... il est impossible de voir par où transitent de telles sommes, ou s'il s'agit d'endettement supplémentaire. Il en va de même des options précédentes, abandonnées ou non, et dans ce dernier cas, avec quel coût pour le groupe Arnault. 

    En tout état de cause, la spéculation a de beaux jours devant elle.

    B. Boussemart


    2 commentaires
  • Bonjour

    Je viens de recevoir ce commentaire (lire en commentaire dans l'article 77, les commentaires étant liés à l'article de référence auquel ils répondent).

    Malgré qu'il soit collectivement anonyme, j'ai décidé de le publier, parce qu'il semble refléter une certaine réalité.

    Il y aura bien évidemment un droit de réponse pour les personnes qui se sentent concernées.

    Benoît Boussemart


    4 commentaires
  • Bonsoir

    Le sourire semble être de mise après la remontée boursière de Carrefour pour Groupe Arnault.

    Désolé d'être en contradiction avec cette analyse. En effet :

    - au cours actuel (ce soir 29 septembre) de 17,36 €, Groupe Arnault en est encore de sa poche pour 1,577 milliards d'euros pour l'opération menée sur Carrefour. En effet : valorisation des titres de Blue Capital : 1 308 M€ ; dû aux banquiers : 3 468 M€ ; et perte nette de 2 154 M€ à se partager entre Arnault et Colony : 1 077 M€, avec 500 M€ de capital apporté/emprunté à rembourser en supplément.

    - il faut y ajouter (voir les déclarations AMF de septembre 2011) les options prises par Groupe Arnault (sans endettement, non mais sans rire - voir la déclaration de franchissement de seuil du 14 septembre 2011 consacrée à Carrefour) : soit outre les 3 461 634 actions détenues potentiellement suite à des options d'achat (à un prix de 31,69 € pour 2 500 000 titres et à 20,061 € pour 961 634 titres), options qui tombent de facto par rapport au cours actuel de 17,36 € (et il faudra ramer pour atteindre ne serait-ce que 20 €), 1 695 118 options supplémentaires (soit 2,098 M€ pour les options du 7 septembre, 1,202 M€ pour les options du 8 septembre, 1,62 M€ pour les options du 9 septembre et 0,988 M€ pour les options du 12 septembre). Ces options ne dégageront aucun bénéfice pour groupe Arnault, au prix où elles peuvent s'exercer.

    - à l'inverse, et comme annoncé dans l'article 77, la valeur du titre LVMH baisse au même rythme que la spéculation sur le titre Hermès. Sur les 5 derniers jours, le titre Hermès est passé de 254,35 à 232,6 € ; et le titre LVMH de 110,95 à 103,2 €. LVMH perd progressivement la plus-value qui avait fait augmenter artificiellement son cours, relativement à l'opération Hermès.

    Et comme le principal de la fortune d'Arnault est liée à LVMH !

    Il est facile d'en tirer les conclusions.

    B. Boussemart

     


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