• Article 155. Gérard Mulliez nouvel exilé fiscal ?

    Bonjour

    La famille Mulliez prépare toujours avec plusieurs coups d'avance ses opérations financières. Il en va manifestement de même avec Gérard Mulliez. Ainsi, deux opérations peuvent accréditer l'idée que ce dernier prépare un exil fiscal, nonobstant toutes ses déclarations :

    - tout d'abord, un exil bien réel, avec le transfert vers Burgodam BV, son holding néerlandais, de sa participation dans Décathlon. Ce transfert a été fait en toute discrétion en 2013 : les titres détenus par Burgodam BV passent de 18,9 à 230,6 M€, soit une hausse de 211,7 M€. En même temps, la société française Corot, qui détenait 12,38% de Décathlon fin 2012, fait l'objet d'un projet de fusion en mai 2013 avec Décathlon, ce qui doit permettre à ses deux actionnaires (Holympiades - c'est à dire le groupe Mulliez pour environ 59% ; la société belge Damburg - c'est à dire Gérard Mulliez pour l'essentiel à hauteur de 41%) de recevoir les titres Décathlon revalorisés. En Belgique, Damburg voit ses titres Corot disparaître entre les exercices 2011-12 et 2012-13, ce qui diminue dans les comptes de Damburg le montant de la participation dans Corot (soit 86,2 M€) et permet d'enregistrer une plus-value de 126,5 M€. Au total, les titres Corot qui étaient détenus à 41% par Damburg disparaissent de cette société pour un montant de 212,7 M€. Ce qui correspond pratiquement (les comptes belges ne publient pas le détail de l'opération) au montant de la hausse des titres chez Burgodam BV, le holding batave de Gérard Mulliez. Qui augmente déjà fortement son exil fiscal initial.

    - ensuite, la société française Ausspar, qui gère les titres détenus dans diverses sociétés du groupe (Auchan, Leroy-Merlin, Boulanger, Agapes), vient en novembre 2014 d'obtenir un apport des titres Groupe Mulliez (Acanthe, Cimofat, Valorest, Claris et Soderec) en provenance des sociétés civiles Amfil, Arfil et Pafil. Ces sociétés civiles étaient pour la nue-propriété détenues par chacun des 3 enfants de Gérard Mulliez, ce dernier en ayant l'usufruit, partagé avec chaque enfant et son épouse. Un tel apport ne tient pas du hasard. Il semble bien que Gérard Mulliez - dans la suite de l'opération Damburg - prépare probablement l'exil fiscal des titres Ausspar. En attendant, la valorisation d'Ausspar peut être précisée : elle est de 2 543 M€ (hors titres groupe Mulliez apportés ; et hors application de la décote pour illiquidité). Cette valorisation est légèrement supérieure à celle que nous avions prise pour l'évaluation totale du patrimoine de Gérard Mulliez ; il ne faut pas oublier par ailleurs la société civile familiale qui détient (en plus d'Ausspar) les titres du groupe Mulliez pour la partie d'héritage de son père Gérard Mulliez Cavrois.

    Affaire à suivre donc.

    B. Boussemart


  • Commentaires

    1
    Lundi 8 Décembre 2014 à 06:35

    Bonjour Monsieur Boussemart,


    Pouvez vous nous rappeler le montant des sommes rapatriées récemment d’Auchan Russie ?


    Pensez vous que la Famille a peur d’avoir un accident d’avion aussi bizarre que le patron de Total ?


    Excellente votre émission sur Radio Campus Lille sur leurs Bons Calculs Economiques. On entend les milliards défiler en cette période de crise. http://www.campuslille.com/index.php/blogger/listings/eulbce


    L'essentiel, c'est que cette honorable famille continue de ne faire ni dans la drogue, ni dans la femme, dixit in extenso, Régis Mulliez ! Cela leur laisse pas mal d'activités potentielles. Je me demande personnellement pourquoi Régis Mulliez n'a pas déclaré que le famille ne faisait pas dans les enfants. Il ne doit pas lire souvent le journal en Belgique.


    Ça laisse rêveur.


     


     

    2
    Lundi 8 Décembre 2014 à 08:39

    Bonjour,

    Rappel de quelques chiffres donc : Auchan Russie a réalisé entre 2001 et 2013 environ 1 110 M€ de résultat net (bénéfices nets - pertes nettes) ; les fonds propres (avec le résultat) de l'année 2013 = 510 M€. Donc, il y a eu : 1 110 - 510 = 600 M€ de remontés vers les filiales qui contrôlent Auchan Russie. Il ne reste fin 2013 qu'une filiale du Groupe Auchan (via Auchanhyper) : c'est la filiale française Sogepar.

    Sogepar (y compris les pourcentages d'intérêts dans Auchan Russie qu'elle avait rachetés - probablement au prix fort - à d'autres sociétés du groupe Auchan) a investi au maximum en capital une somme de 390 M€ (capital et primes d'émission) en 2008. Actuellement, les fonds propres de Sogepar sont de 294 M€. Comme déjà indiqué dans un article antérieur, on peut distribuer du bénéfice hors dividende en réduisant les fonds propres d'une société. En outre, le cumul des résultats de 2001 à 2013 encaissés par Sogepar sont de 311 M€. Nous devrions donc avoir en fonds propres : fonds investis + résultat = 390 + 311 = 701 M€. Il ne reste que 294 M€. Donc, Sogepar a remonté vers Auchan Groupe (via Auchanhyper) un total de : 701 - 294 = 407 M€.

    La différence entre les 600 M€ remontés d'Auchan Russie et les 407 M€ tiennent probablement aux rachats d'intérêts dans les filiales russes par Sogepar : l'argent est remonté par un autre canal pour le montant de l'écart.

    En tout état de cause : fonds investis chez Auchan Russie : environ 300 M€. Remontée de bénéfices venant de Russie et déjà fondus dans les résultats de la famille Mulliez : 407 M€. Belle rentabilité. La Russie peut s'écrouler : il y a déjà plus d'argent venant de Russie dans les poches de la famille que d'argent encore investi en Russie ! Et il n'y a aucune raison que la Russie s'effondre, contrairement aux affirmations des médias français.

    B. Boussemart

    3
    Regnic
    Lundi 15 Décembre 2014 à 12:38

    Bonjour,

    Voila un article intéressant qui va sans doute dans le sens de votre billet...

    Et le rôle exact de la fondation dans tout ça ? 

    RN

     

     

     

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