• Article 19. Savez-vous ce qu'est "presser un citron" ? Les exemples de Pimkie et de Kiabi. "Le mal ne fait pas de bruit ; le mépris fait beaucoup de mal"

    Les salarié(e)s Pimkie ont passé un second réveillon dans le froid, avec en majorité des mères de famille, qui auraient certainement mieux aimé être avec leurs enfants et leurs proches, chez elles.
    L’AFM contrôle via « Suramac SAS » plus de 90% du groupe Pimkie, Orsay et Xanaka. L’AFM met souvent en avant sa devise « Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit ».
    La grève des salariés de Pimkie fait pourtant beaucoup de bruit.
    Chaque jour de grève supplémentaire, nous allons publier un article pour chaque composante de la famille ; avec pour devise : « Le mal ne fait pas de bruit ; le mépris fait beaucoup de mal ».

    La gloire « soi-disant » passée de Pimkie et la gloire actuelle de Kiabi interpellent, comme on dit. Quelles sont les « pratiques Mulliez » sur ces enseignes ? En fait, elles sont en simple décalage, avec quelques années d’écart. Elles consistent à « presser le citron » que constitue l’entreprise, comme n’importe quel « Fonds d’investissement américain », honni par Gérard Mulliez au World Forum.

    Ce n’est pas vrai ? Quelques chiffres.

    Diramode : maison mère de Pimkie.
    Question « fric ».
    Entre les exercices 1998/99 (premier exercice publié, en même temps que l’exercice 1999/2000 – avant aucun compte n’est disponible aux greffes) et l’exercice 2008, les fonds propres (hors résultat) passent de 92 683 K€ à 73 226 K€.
    Diramode aurait donc perdu la différence, puisque les fonds propres représentent pour une entreprise le capital qu’ont investi les actionnaires et les bénéfices réalisés. Cette différence est de - 19 457 K€.
    Sauf qu’il faut regarder si l’entreprise a fait des pertes ou des bénéfices. En fait, la seule perte enregistrée par Diramode sur ces 10 exercices a lieu en 2004/05 ; toutes les autres années sont bénéficiaires. Au total, l’ensemble des bénéfices et de la perte donne un bénéfice de 194 403 K€.
    Appliquons notre formule :
    Capitaux propres de départ + bénéfice des 10 exercices - Capitaux propres d’arrivée =
    92 683 K€ + 194 403 K€ - 73 226 K€ = 213 860 K€.
    Ces 214 millions d’euros représentent les ponctions faites par la famille Mulliez sur la société Diramode. Et la direction prétend que l’entreprise n’est pas bénéficiaire ?
    Question « les hommes ».
    Au plus haut de l’activité, Diramode comptait en 2001/2002 un effectif de 1 093 personnes ; fin 2008, cet effectif est tombé à 640 personnes. Soit 453 emplois en moins. Qui a dit que la famille Mulliez créait partout des emplois ?
    C’était le « citron » n° 1 : « plus de fric, et moins d’hommes ». Que faire quand le citron est pressé ? Mais le remplacer par un autre … à presser, et qu’il soit le plus juteux possible !!

    Kiabi Europe : vous savez, la mode à petits prix.
    Question « fric ».
    Entre l’exercice 2000 (premier exercice de la nouvelle structure Kiabi Europe) et l’exercice 2008, les fonds propres (inclus les bénéfices, l’exercice 2000 étant influencé par la restructuration financière) passent de 67 542 K€ à 101 960 K€. Sur cette période, le cumul des bénéfices et de la seule perte (en 2001) est de 131 531 K€.
    Appliquons la formule :
    67 542 K€ + 131 531 K€ - 101 960 K€ = 97 113 K€.
    Ces 97 millions d’euros représentent les ponctions faites par la famille Mulliez sur la société Kiabi Europe. Beaucoup plus intéressant : cette ponction est faite depuis quelques années seulement : entre 2005 et 2008, la même formule donne :
    111 667 K€ + 105 920 K€ - 101 960 K€ = 115 627 K€.
    Ce qui signifie que la famille Mulliez a davantage ponctionné en dividendes que Kiabi Europe a fait de bénéfices entre 2006 et 2008. Que voilà un autre beau citron …
    Question « les hommes ».
    En 2000, Kiabi Europe annonce un effectif de 6 396 personnes ; en 2008, il est de 3 871 personnes. L’effectif de 2000 ne semble pas très juste (voir notre ouvrage page 477). En revanche, l’effectif 2002 apparaît davantage en phase, soit 4 811. Entre 2002 et 2008, Kiabi Europe, c’est 940 emplois en moins. Qui a dit … ?
    C’est le « citron » n° 2 : là encore, plus de « fric » et moins d’hommes.

    Et vers qui remontent ces dividendes ? Vers l’ensemble de la famille Mulliez … Merci qui ?

    B. Boussemart


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  • Commentaires

    1
    eft
    Mardi 5 Janvier 2010 à 10:37
    bonjour
    à lire votre article pourquoi la famille mulliez aurait-elle décider subitement de saborder ces deux entreprises alors qu'elles ont été rentable sur les 10 dernières années ? Que représente ces bénéfices par rapport au chiffre d'affaires (resultats nets cumulés sur 10 ans / chiffres d'affaires cumulés sur 10 ans = x en %) ?
    merci
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