• Article 20. Portraits 3. Les autres membres de la fraternité Gérard Mulliez. Bonus "Le mal ne fait pas de bruit ..."

    Les salarié(e)s Pimkie ont passé deux réveillons dans le froid, avec en majorité des mères de famille, qui auraient certainement mieux aimé être avec leurs enfants et leurs proches, chez elles.
    L’AFM contrôle via « Suramac SAS » plus de 90% du groupe Pimkie, Orsay et Xanaka. L’AFM met souvent en avant sa devise « Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit ».
    La grève des salariés de Pimkie a fait beaucoup de bruit. Ce n’est pas terminé.

    Aux lecteurs de ce blog, un bonus que l’AFM doit aux capacités de « non-négociation » de M. Richard Maurice. Ce portrait termine (provisoirement) une galerie, qui peut reprendre à n’importe quel moment. Nous ferons (merci encore à M. Richard Maurice) dans l’article 21 la synthèse de la fraternité « Gérard Mulliez », par rapport à l’AFM et aux sociétés détenues en propre.

    M. Gérard Mulliez père a eu 6 enfants : Gérard (Portrait 16) et Patrick (Portrait 18) ; mais aussi Francette, Mariette, Jean et Philippe. Ce sont les familles de ces deux sœurs et deux frères qui nous occupent dans ce portrait 3. Honneur aux dames.

    1. Françoise (Francette) Méry de Montigny-Mulliez est une rentière tranquille. Elle gère les sociétés civiles de ses enfants (48 K€ de capital) et celles créées par ses enfants (188,8 K€ de capital), à savoir les SC Aymont, Caromon, Jermon, Lemon, Manumon, Pharmon, Romont et Stemont, ainsi que la SC familiale Merymu (906,9 K€ de capital).
    La famille dispose par ailleurs d’une société en Belgique : Montbel (Montigny Belgique). Cette société détenait jusqu’en 2006 pour environ 2,6 M€ de titres ; ces participations (non renseignées dans les comptes déposés à la Banque Nationale de Belgique) augmentent de 6,5 M€ en 2007 et de 6,6 M€ en 2008 ; pour atteindre un total de 15,7 M€. Ses fonds propres sont passés de 1,35 M€ en 2004 à 1,93 M€ en 2008 ; cette progression est liée aux dividendes du portefeuille de titres.

    2. Mariette Menet-Mulliez est par contre un cas intéressant. La société familiale d’origine – la SC Bermar – a en effet été transformée en SAS. Et jusqu’à récemment, la famille ne disposait que d’une filiale belge – Marjoram – calquée sur le modèle de Montbel ; cette filiale belge dispose maintenant de plusieurs sœurs. Bien évidemment, les 5 descendants de la famille disposent de sociétés civiles en France (Alnet, Cenet, Inet, Manet et Synet), et pour certains d’entre eux ont créé leurs sociétés.
    Marjoram ne nous apprend rien. C’est une société « sagement » implantée en Belgique, incolore, inodore et sans saveur. Ses titres de participations n’évoluent pas, à 2,54 M€, et ses fonds propres passent de 1,36 M€ en 2004 à 1,91 M€ en 2008 (comme pour Montbel ci-dessus). Ce qui signifie clairement que les titres supplémentaires de Montbel ne comptent pour pas grand-chose dans la « rentabilité financière » de cette société. Dans les deux cas, à hauteur d’un peu plus de 700 K€ sur 5 ans.
    Revenons à la société Bermar. Cette SC – lorsqu’elle passe en SAS en 2008 – avalise en même temps les apports liés à la succession de Gérard Mulliez père. A cette occasion, les 5 enfants de la famille et les 5 sociétés Belges Alnet Be, Cenet Be, Innet Be, Manet Be et Estaflers Del créées en 2004 ou 2005 font des apports à la SC Bermar, avec des titres qui concernent les « stars » de l’AFM, à savoir : 167 911 titres Cimoflu, 542 971 titres de chaque société Acanthe, Cimofat, Valma et Valorest, 539 373 titres de la SC Soderec et 710 882 titres de la société néerlandaise Claris NV. La SC Bermar augmente donc son capital suite à ces apports, et redistribue des titres « Bermar » entre les 5 enfants et leurs sociétés belges. En valeur 2008, ces parts représentent un peu plus de 80 M€ ; il est attribué en échange 1 472 315 parts nouvelles de la SC Bermar, qui viennent s’ajouter aux 14 882 000 parts anciennes. Ce qui signifie que la société Bermar vaut alors en réel près de 890 M€.
    Puis, au niveau de la Belgique, les sociétés Alnet Be, Cenet Be, Innet Be, Manet Be et Estaflers Del bénéficient ensuite d’apports venant de la société Bermar, et disposent fin 2008 de 898 M€uros de titres ; et de capitaux propres à hauteur de 864,45 M€. L’opération est bouclée, et l’ensemble des titres AFM repasse en totalité en Belgique (via la société Bermar).
    Nous avions 785 M€ en 2008 pour les 6 héritières de Patrick Mulliez ; nous avons maintenant 898 M€ pour les 5 héritiers(ères) de Mariette Mulliez.
    Outre les SC, la famille Menet-Mulliez détient également une série de SCI (Ma 2002, Wasquehal Le Cartelot, Sienne, Gabriel, Roseraie, Couchant 09, Harry …).
    Par ailleurs, Cédric Menet développe via la Sarl Menet une série d’entreprises dédiées à la motoculture, jardinage … dans le Nord et le Pas-de-Calais. Cette Sarl dispose déjà 1,64 M€ de titres de participations pour 0,74 M€ de fonds propres (+ 0,87 M€ de compte d’associé). Une de ses sœurs, Marion, participe à l’administration de Grosbill.

    3. Jean Mulliez est le second cas intéressant. Il est en effet présent en France avec la SC « de Roubaix » ; mais surtout, il a réalisé comme Mariette Menet-Mulliez une profonde transformation de sa société belge SAIG en 2008. SAIG Belgique disposait de 13,3 M€ de titres en 2002 ; suite à des apports successifs de titres non précisés, ces participations sont montées à 45 M€ en 2007. L’année 2008 est bien plus intéressante : les apports atteignent 732 M€ et concernent 429 232 titres Cimoflu, 6 883 008 titres Acanthe, Cimofat, Valma et Valorest, et 7 312 240 titres Claris NV.
    La société belge SAIG est valorisée fin 2008 à 805,6 M€ de titres de participations, pour des fonds propres de 744,2 M€.
    Les SCI recensées pour la famille sont la SCI Giloje, à Villeneuve Loubet et la SCI Sauvagine.
    Les trois fils de Jean Mulliez développent soit leur propre groupe, soit participent aux sociétés du groupe Mulliez.
    Jean-Luc Mulliez développe le groupe Altya, qui a son holding en Belgique « Altya Investissements ». Les trois frères participent à la gestion et au capital. Les sociétés opérationnelles sont en France (Altya, Ramsès Technologies, Sofimmo, Eurofip, Altya Productique, Alsol VI, Altya Formation), avec des résultats médiocres dans l’ensemble, et des baisses d’effectifs : sur 119 emplois recensés en 2005 dans les trois entreprises principales, 71 subsistaient en 2008.
    Olivier Mulliez est présent dans le groupe Acteos, qui développe la technologie RFID pour la grande distribution.
    Gilles Mulliez est quant à lui présent dans la société Webdistrib, qui s’occupe de la vente à distance du groupe Boulanger.

    4. La famille de Philippe Mulliez. La SC familiale est Philupo, et les 4 enfants disposent de sociétés en Belgique et au Luxembourg.
    En Belgique, il s’agit (par ordre alphabétique des enfants) des sociétés Aribel, Belcar, Label et Beltan, qui contrôlent un total de 65,7 M€ de titres, pour un total de 27,7 M€ de fonds propres ; ces 4 sociétés belges sont contrôlées par les sociétés luxembourgeoises Liferar, Lifercar, Liferla et Lifertan, qui contrôlent 18 M€ de titres, pour 17,5 M€ de fonds propres.
    En 2007, les sociétés luxembourgeoises ont transformé les créances qu’elles détenaient sur les sociétés belges en participations ; elles contrôlent donc les sociétés belges. La discrétion est de mise sur le contenu des sociétés luxembourgeoise. La famille – comme pour d’autres composantes présentes au Luxembourg, notamment la famille Leclercq détenant Décathlon – utilise le « secret défense » : « l’indication du détail des participations prévue par l’article 65 (1) 2° de la loi du 19 décembre 2002, concernant le registre du commerce des sociétés, ainsi que la comptabilité et les comptes annuels des entreprises, a été omise en application de l’article 67 (1) b, puisqu’elle est de nature à porter gravement préjudice aux sociétés détenues ». C’est nous qui soulignons.
    On rêve ! Quel préjudice, sinon révéler la véritable valeur des sociétés en question ?
    Savez-vous combien chacune des 4 sociétés luxembourgeoises a payé en 2008 au titre de l’impôt sur la fortune ? 62 €uros : mais c’est la ruine ! En France, dès qu’un des salariés Mulliez dépense 320 €uros d’achats, il a déjà payé ce niveau d’impôts ou taxes, rien qu’en TVA !
    Deux autres sociétés complètent le dispositif en Belgique : la société Hainaut Management Consultant, qui joue le même rôle que les sociétés Singita (Patrick Mulliez) ou Burgodam (Gérard Mulliez) pour le contrôle du Groupe Maco Pharma Belgique ; et la société Ysio.
    En France, outre la Société Civile Philupo (capital de 1 420 K€), les enfants disposent des SC Margar, Carlon, Laure et Tanga (dont les capitaux affichés sont faibles) ; d’une autre SC « collective » Tancar, et de diverses sociétés civiles immobilières : Les Arts, Palma, Dolphin, Marne-Lehouck …
    Il n’y a pas de « grands entrepreneurs » dans cette branche familiale.

    Ces 4 autres composantes de la fraternité Gérard Mulliez confortent les données obtenues pour MM Gérard et Patrick Mulliez. Dans l’article 21, nous nous attacherons à une synthèse de la fraternité, afin de dégager la fortune familiale de la fraternité, AFM ou non AFM.

    B. Boussemart 


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