• Article 305 - Piketty n'a rien compris - bis repetita placent

    Bonjour

    Piketty vient de publier un nouvel opus de 1 198 pages (en papier bible - merci le Seuil ; c'est moins lourd à véhiculer) consacré à "Capital et Idéologie", après "Le capitalisme au XXIème siècle".

    Je disais déjà, dans mon ouvrage consacré à "L'impérialisme du XXIème siècle" (Editions Estaimpuis) en faisant la critique de Cotta (pages 243-244) "Cotta nous présente un monde bisounours, pour nous faire oublier les luttes de classes, alors même que Buffet affirmait sur CNN en 2005 : "il y a une guerre des classes, c'est un fait. Mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner". Avec une montée des inégalités et des patrimoines qui n'a eu que peu de précédents dans l'histoire capitaliste, comme le démontre Piketty. Par contre, si nous partageons sans difficulté le diagnostic, la solution au problème ne peut se situer dans la modernisation de l'Etat social et l'adaptation du modèle fiscal ; Piketty se situe encore dans le monde des régulationnistes où chaque pays a encore son mot à dire. A l'époque de la mondialisation, il reconnaît par contre que "pour réguler le capitalisme patrimonial mondialisé du XXIème siècle, il ne suffit pas de repenser le système fiscal et social du XXème siècle et de l'adapter au monde d'aujourd'hui". Mais alors, comment concilier avec cette mondialisation les deux institutions qui doivent continuer de jouer un rôle central : l'Etat social et l'impôt progressif sur le revenu ; et surtout, comment la démocratie peut-elle reprendre le contrôle du capitalisme globalisé ? 

    Nous avions analysé déjà à l'époque cette position comme une impasse. Il reconnaît lui-même dans ce nouvel opus (page 11) : "Le Capital au XXIème siècle a tendance à traiter les évolutions politico-idéologiques autour des inégalités comme une sorte de boîte noire". (qui est d'ailleurs de plus en plus "noire", malgré les efforts de Macron et des brillants mathématiciens qu'il met en avant).

    Je ne lui fait pas dire. Et il est fort probable (mais j'attends d'avoir lu le bouquin en totalité) que le traitement qu'il nous propose en page 11 "sur les transformations et attitudes politiques face aux inégalités et à la propriété privée ... sans aborder de front la question de l'évolution des idéologies inégalitaires" ne nous apporte pas grand chose. Ce ne sont pas les idéologies qu'il faut traiter en priorité ; mais les sources économiques et politiques de ces inégalités. Qui n'étaient déjà pas traitées dans le premier bouquin.

    Dès la fin de ma lecture, je vous fais un compte rendu (bien évidemment, idéologique). Les économistes bobos apprécieront.

    B. Boussemart


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