• Article 388 - Bilan du quinquennat de Macron l'emmerdeur - 1. Le chômage

     Cher Macron - tu m'emmerdes - je t'emmerde ...

    En commentant les faramineux résultats de tes 5 ans de pouvoir ... En fait de dictature déguisée sous un paternalisme prétendument protecteur ... D'abord envers les gilets jaunes ... Ils ont bien été "protégés" par Castaner ... Puis envers les français que tu as manipulés avec la pandémie du Covid. Peut-on quand même dire ... bravo l'artiste ?

    Ce serait faire trop d'honneur à un saltimbanque au service des puissants dont il sert les intérêts. Sans oublier le tombereau d'injures ou d'insultes dont on pourrait te couvrir (à la manière d'un Joe Biden ou de tes diverses "sorties de route" envers les français). Mais ce niveau zéro de l'argumentation te sert trop, car il évite d'aller sur le fond. Et comme nous allons le voir, ce fond suffit largement à te disqualifier pour postuler un second mandat.

    Premier bilan : celui de l'emploi.

    Madame Borne est une femme respectable (3 fois ministre sous Macron, dont Ministre du Travail, de l'emploi et de l'insertion depuis juillet 2020). Mais qui n'a pas de fins de mois très difficiles. Occupant des fonctions dans les milieux proches du pouvoir socialiste depuis Jospin (autre "gauchiste" très engagé à droite - il suffit de regarder les transfuges vers la macronie), elle a bénéficié en rémunérations ou gratifications suivantes : 227,6 K€ en 2015, 323,5 K€ en 2016, 156,5 K€ en 2017, 105,2 K€ en 2018 et 113,2 K€ en 2019 (source : Haute autorité pour la transparence de la vie publique). Elle est notamment en charge de la mise en oeuvre de la réforme des retraites et de l'assurance chômage. Elle se glorifie en ce début d'année 2022 d'une baisse historique du chômage, qui enregitre un recul présenté par l'intéressée et la macronie comme historique : - 13,2% entre 2020 et 2021.

    Qu'en est-il réellement ? Nous donnons ci-dessous en fichier attaché l'évolution du nombre de demandeurs d'emplois (i.e. un chômeur est celui qui "demande" un emploi en théorie économique) entre décembre 2016 et décembre 2021.

    Télécharger « 2022 - L'emploi sous Macron.pdf »

    En fait, et comme pour le formidable taux de croissance de 2021 (7%, le meilleur taux depuis 52 ans, mais après un recul de 8% en 2020, nous y reviendrons dans le second bilan), il faut d'abord relativiser ce qui est présenté par la presse comme un succès de Macron. Car en 2020, le gouvernement avait dès le début de la crise sanitaire adapté les procédures d'actualisation et de suspension des radiations. Dès le mois de mars 2020, toutes les procédures de radiation et/ou de sanction ont été suspendues, pour la durée du premier confinement. Comme le précise la note sur le changement de procédure : "le nombre de sorties des catégories A, B, C pour radiation administrative s'établit à un niveau très bas au 2ème trimestre 2020, puis se redresse au second semestre sans retrouver le niveau précédant la crise sanitaire". Les "commentateurs avisés" - comme on dit - se sont bien gardés de cette précision ; qui explique en grande partie la hausse en 2020 du nombre de demandeurs d'emploi par rapport à 2019. Voir la note ci-dessous de "Pôle Emploi".

    Télécharger « 2021-Pôle Emploi - Radiations.pdf »

    Pour analyser 2021, la seule comparaison est celle de l'année 2019.

    Or, entre 2019 et 2021 :

    - le nombre total des inscrits (catégories A à E) n'a que très peu baissé : de 6 096,8 K inscrits en 2019 à 6 078,4 K inscrits en 2021 ; la diminution du chômage n'est globalement que de - 0,3%. Nous sommes très loin de -13,2% claironnés partout ! En comparant 2021 à 2017, la baisse des inscrits n'est que de - 3,4%.

    - le nombre des inscrits de catégorie A (demandeurs d'emploi à temps plein) diminue de 6,2% (- 10,6% entre 2021 et 2017) ; mais cette baisse se paie au prix d'une hausse des catégories B et surtout C, c'est à dire d'emplois partiels : les catégories B et C voient l'effectif des chômeurs augmenter de 5,8% entre 2019 et 2021, et de 5,3% entre 2017 et 2021.

    Ce qui démontre une diminution de la qualité des emplois, avec notamment des emplois de faible durée, faiblement rémunérés et souvent précaires. Ill est d'ailleurs significatif que les catégories A, B et C les plus affectées par le chômage sont davantage des femmes que des hommes.

    - la légère décrue des inscrits en catégories A, B et C est aussi "compensée" par une forte hausse de la catégorie D, c'est à dire des demandeurs d'emploi "non tenus de chercher un emploi, sans emploi", et notamment des personnes en formation. A cet égard, il est dommageable de ne pas avoir les informations 2021 jusqu'en décembre, Pôle Emploi ne publiant que les statistiques définitives dans cette catégorie. Il est cependant clair que tous les gouvernements utilisent ces dispositifs pour "effacer" une partie du chômage, les commentateurs avisés ne sachant pas lire la moindre statistique un peu "complexe" (la mode est à la "complexité", pour cacher les incompétences ou les complicités avec le pouvoir en place).

    - il ne faut pas oublier enfin la "sortie" statistique de "demandeurs d'emploi", tenant aux règles relatives à la "cessation d'inscription pour défaut d'actualisation" et à la "radiation administrative". Cette arme "éléctorale" a été utilisée en 2016 et massivement en 2019 et 2021. Il n'y a jamais eu autant de radiations administrative qu'en fin 2021. Là encore, nos commentateurs avisés ont jeté un voile pudique sur cet aspect du traitement électoral du chômage.

    La conclusion est donc simple : Macron n'a pas lutté efficacement contre le chômage ; et utilise comme tous ses prédécesseurs des artifices pour mieux occulter cet échec.

    B. Boussemart

     


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