• Article165 - Valls et Le Foll tentent de se refaire une virginité de gauche sur le dos de Brandicourt

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    Bonjour

    Quelle honte ! Non pas le cadeau de bienvenue de 4 M€ à Brandicourt, le nouveau PDG de Sanofi. Après tout, les transferts de footeux (et d'autres "salariés" très privilégiés) coûtent souvent bien plus cher, et personne n'y trouve à redire.

    Quelle honte pour Valls et Le Foll, qui détournent l'attention une nouvelle fois du bon peuple de gauche sur une question très subsidiaire, alors qu'ils viennent de faire passer une loi Macron en force, et qu'ils s'apprêtent à faire de même avec la nouvelle loi sur le "dialogue" social, à la sauce libérale. En d'autres termes, ils mélangent sans scrupule le rapport capitaliste, le vrai, celui qui oppose le patronat aux salariés, qu'ils renforcent loi après loi en faveur du patronat, avec la question individuelle du niveau de salaire (qui n'a rien à voir avec le rapport capitaliste collectif d'une classe contre une autre).

    Ces socialistes sont des manipulateurs, qui tentent de faire oublier leurs propres turpitudes et les belles promesses non tenues de Hollande ! Et ils n'hésitent pas à jeter en pâture un individu à l'opinion publique, alors qu'ils permettent aux patrons (les vrais) de se gaver en exploitant l'ensemble des salariés, en mettant à bas les avantages acquis depuis des décennies au nom d'une UE libérale qu'ils mettent en place. En ce qui me concerne, les socialistes, c'est fini. Mais ces deux là (le Valls et le Le Foll), ce sont des crapules (voir le dico pour la définition).

    B. Boussemart

    PS - voir le texte de l'article cité en commentaire ci-dessus en pièce attachée


  • Commentaires

    1
    Pepe12
    Mardi 24 Février 2015 à 14:05

    Monsieur Boussemart

    Vous êtes un excellent analyste financier doublé d'un formidable investigateur. Vous parvenez à vulgariser et faire comprendre à tous des concepts et des montages financiers pourtant éminemment techniques et complexes.

    Alors pourquoi gâcher ce talent avec une vision marxiste de la société. Marx a certes été un excellent analyste de l'économie européenne du 19ème siècle, mais la théorie qu'il en a extrapoler et sa vision du monde et de l'Histoire sont non seulement fausses mais également dangereuses. La lutte des classes n'est pas le moteur de l'histoire et le gain que peut faire le détenteur du capital n'est pas gagné sur le dos du travailleur ..

    Comme de nombreux lecteurs de votre blog, j'apprécie beaucoup votre travail, alors s'il vous plait, débarrassez vous de vos oripeaux marxistes qui occultent votre vision et vous empêchent de prendre de l'altitude.

    Je sais que vous avez été profondément marqué par la fin de l'industrie textile dans le Nord (Agache Willot / division internationale du travail) mais ces naufrages industriels, capitalistiques et familiaux ne peuvent à eux seuls justifier l'analyse marxiste de la société capitaliste.

    Bien à vous

    Pepe12

    2
    Mardi 24 Février 2015 à 14:46

    Bonjour

    Vous ne semblez pas comprendre que l'économie mondiale est revenue à l'époque de Marx : libéralisme débridé, impossibilité d'intervention des Etats ... Il n'y a aucun régulateur mondial qui pourrait faire croire à un keynésianisme qui serait validé à l'échelle de la planète.

    Les crises à répétition (de diverses natures) depuis près de 20 ans montrent que nous sortons d'un système où l'exploitation du travail au niveau mondial avait permis pendant un temps encore de vivre sur le dos des pays sous-développés, en récupérant par la multinationalisation des firmes les profits réalisés dans les pays du Sud (pour faire simple). Cette période s'achève. L'émergence de la Chine, la chute du mur de Berlin ont mis à bas les pays "communistes", mais surtout ont "libéré" les classes capitalistes dominantes de ces mêmes pays ; lesquelles demandent leur part du gâteau en récupérant l'exploitation de leurs peuples. 

    Et ces pays vont refuser de plus en plus - après avoir éliminé la plupart de nos industries - de vendre à bas prix des produits bien réels, dont nous ne pouvons nous passer. Il ne suffira plus de faire du "picking de plus-value" en passant de la Corée du Sud, à la Thaïlande ou à l'Indonésie, ou à la Turquie, puis à la Chine, et maintenant le Vietnam ou le Cambodge. C'est être aveugle que de ne pas voir cette évolution où un nombre limité de multinationales ou de grandes fortunes gagnent encore de l'argent ; mais pour combien de temps.

    Les Etats-Unis et l'Europe ont mangé à cet égard leur pain blanc. La finance n'est rien sans la création de richesses bassement matérielles qui permettent de se nourrir, de se vêtir, de se loger ... La multiplication des services relève de plus en plus des jeux de Rome, avant sa décadence. Et il ne restera à l'occident que l'arme alimentaire : quelle perspective !!!

    Je vous conseille ce petit article co-écrit avec mon collègue du CNRS Alain Roncin : OFCE - La mondialisation contre la concurrence dans le textile et l'habillement - octobre 2007 : pages 351 et sq. La filière textile a toujours été en "avance" sur ce qui allait se passer dans le monde. Nous y sommes.

    Cordialement

    B. Boussemart

    3
    Pepe12
    Mardi 24 Février 2015 à 18:42

    Bonsoir M. Boussemart

    Merci pour votre réponse. Je ne vais pas entamer une discussion avec vous car vous disposez d'une solide formation économique que je ne possède pas.

    Comme je l'ai précisé, Marx fut un excellent observateur et analyste de l'économie européenne du 19ème siècle (je dis bien européenne car aux USA par exemple le processus fut différent et ne produisit pas les mêmes résultats). Il a mis en évidence bien des mécanismes et des processus économiques. Son analyse est surement encore en partie valable pour observer et comprendre la mondialisation.

    Mais ce qui est faux et dangereux chez Marx, ce sont les conclusions qu'il en tire, la vision de l'histoire du Monde qu'il expose et les solutions qu'il propose. D'où la nécessité de ne pas s'appuyer sur une analyse marxiste ou sur un vocabulaire marxiste. Souhaitez vous une révolution, une collectivisation des moyens de production, une dictature du prolétariat ?

    Je vais raisonner par analogie. Sur le plan sociologique, Guy Debord a proposé une analyse de la société capitaliste moderne qu'il appelle la société spectaculaire marchande. Les analyses de Debord reposent sur des fulgurances et elles sont brillantes, limpides, clairvoyantes et même en avance sur leur temps. Mais elles sont polluées par une vision et une analyse marxiste de la société. Ceci rend la théorie de la société du spectacle suspecte, passéiste, gauchisante et rétrogade. Si toutefois, vous parvenez à en ôter le vocabulaire et les concepts marxistes, vous obtenez alors une brillante et lumineuse analyse sociologique de la société moderne, des clés pour la comprendre et des outils pour y survivre ou ne pas en être esclave.

    Il est dommage que Debord n'ait eu ni le temps d'en prendre conscience, ni l'énergie pour retravailler son œuvre, car il serait alors enseigné dans les Universités américaines à l'instar de Michel Foucault.

    Pardon pour cette digression, mais j'insiste sur ce point du Marxisme, qui a dû baigner vos années de jeunesse et de formation. Le partage de la création de valeur et sa circulation dans l'espace mondialisé sont bien au cœur des réflexions économiques à conduire, mais sur ce point Saint-Thomas d'Aquin, Riccardo ou Frédéric Bastiat seront plus utiles et plus éclairants que Marx ou Piketty ...

    "In girum imus nocte et consumimur igni"

    Bien à vous,

    Pepe12

     

    4
    70 ans
    Mardi 24 Février 2015 à 19:21

    A propos du passage de Monsieur Gérard Mulliez au PCF Lille, et de son obsession de la lutte des classes à son profit.

    70 ans que gérard mulliez attendait d’exorciser la Grande Peur de sa famille, de la trés haute bourgeoisie régionale, de son enfance.

    Le Conseil National de la Résistance, dont le PCF a fait brillamment partie a donné aux Françaises et aux Français une législation progressiste et des droits sociaux. Les derniers restes de cette législation viennent d’être détruits par le gouvernement PS de la France, macron en tête. gérard mulliez n’a pu s’empêcher de pavaner devant ceux qui l’on toujours terrorisé.
    L’excuse de l’affiche est dérisoire. Il suffit de voir celles rappelant les morts du Bangladesh, le textile qui tue, elles n’ont jamais entrainé de réaction officielle de sa part.

    Gérard Mulliez  n’a pu s’empêcher d’épancher sa haine du social, sa haine du CNR. C’est un homme du passé, on le sait.

    Au lieu de faire des trucs pareils, il ferait mieux de s’occuper de ses entreprises autrement que sur le plan fiscal.
    L’informatique prend du retard, du retard, et à notre époque, c’est une erreur stratégique grave.
    Les bons d’achats offerts aux clients en guise de compensation à leurs problèmes se chiffrent en millions d’euros.

    Par ailleurs, c’est pas brillant dans pas mal de pays. Italie, c’est plutôt la catastrophe, Portugal, Espagne pas terrible.
    Bon, 650 millions d’euros ont été rapatriés de la Russie, cela a permis de passer correctement les fêtes 2014 entre grand bourgeois roubaisiens.

    Pour les clients, les prix en France ?
    Un effort a été fait fin 2014, mais c’était il y a un certain temps.
    Ce sera un énorme chance pour les salariés d’Auchan France si le prix de l’action ne baisse pas cette année.

    5
    Mardi 24 Février 2015 à 23:34

    Re Pepe 12.

    Je ne tiens ni à tourner en rond, ni à me brûler à la doxa marxiste.

    Pour répondre sur le fond, Marx fait une critique de l'économie politique et vous en convenez. Cette critique se fonde sur une analyse de la valeur, à partir des contradictions des théories de Smith et de Ricardo, qui ne parviennent pas à expliquer la source des profits (de la plus-value pour faire plus simple). La théorie de Marx (notamment dans le "Capital") reste de ce point de vue totalement d'actualité, et explique parfaitement la nature des crises que nous connaissons (vous en convenez aussi).

    Et je suis en total accord avec vous sur les errements à la fois théoriques et surtout politiques des expériences dites communistes.

    Pour faire bref également, côté marxiste, la théorie du Capitalisme Monopoliste d'Etat a montré rapidement ses limites dans une économie mondialisée, de même que toutes les théories inspirées de l'école de la régulation (Aglietta ...) ou portant sur la multinationalisation des firmes (Michalet). Ces deux derniers blocs théoriques renvoyaient leurs insuffisances l'un à l'autre. L'approche libérale a ensuite balayé toute la réflexion qui se menait en économie, avec un premier avatar venu des Etats Unis (la théorie des conventions) et un second avatar directement inspiré des libéraux (la théorie des contrats) ; avatars qui visaient à compléter les hypothèses du "noyau dur" du libéralisme, la théorie de Walras, formalisée dans de beaux modèles mathématiques ... qui ne rendaient compte que de leurs propres hypothèses.

    En revanche, il est tout à fait possible de reprendre l'analyse de Marx, pour tenter de dépasser son approche de la valeur, et commencer à réfléchir à ce qui pourrait être un dépassement (inévitable - et Marx a raison également là-dessus) du capitalisme. Dans un tel cadre (voir mon dernier livre consacré à "La collusion des pouvoirs face à la crise" : pages 332 à 347) la lutte des classes renvoie à la nécessité de reconquérir l'unité (et non pas l'identité) dialectique des quatre formes de division du travail, afin de redonner un sens aux valeurs économiques, donc aux valeurs sociales (politiques, idéologiques). L'individu ne sera pas ainsi réduit à l'individualisme, la liberté à l'idéologie libérale, la société aux relations inter individuelles, et l'économie à la quête d'une accumulation sans fin de capital.

    B. Boussemart

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    6
    Mercredi 25 Février 2015 à 00:04

    Pour répondre à 70 ans :

    - je n'ai pas grande crainte pour l'avenir du groupe Auchan. Les résultats du 1er semestre (voir le blog) n'étaient pas aussi mauvais que cela, et le groupe préserve de solides positions dans le monde, notamment en Chine, en Russie ... Il n'est donc pas du tout évident que le prix de l'action soit affecté par une baisse. Il ne faut pas oublier qu'Auchan France n'est qu'une partie des hypers, que le groupe se fait de l'argent dans l'immobilier avec Immochan, dans la banque avec Oney ; la question des supermarchés reste posée, mais les résultats 2013 s'étaient améliorés.

    - le groupe a été affecté (comme les autres groupes - voir les premiers résultats publiés) par la crise du capitalisme, qui s'est traduite par des pertes sévères de pouvoir d'achat dans les pays cités (Italie, Portugal, Espagne) ... et donc par des répercussions inévitables pour la distribution.

    - pour Auchan France, à la lecture des derniers évènements (notamment la restructuration interne ; le rapprochement avec Système U ; le rappel du bon fonctionnement du partenariat avec Schiever) je n'ai pas grande crainte non plus. Il est assez clair que 2014 ne sera pas un exercice à marquer d'une pierre blanche en France ; mais ce sera la même chose chez les concurrents. Une guerre des prix se traduit toujours par des baisses de marges , donc des profits dans une première étape. Dans un second temps, c'est l'utilisation qui est faite de ces résultats pour remettre en question les divers fonctionnements de l'entreprise (à tous les échelons - approvisionnements ; logistique ; mise en rayons ; définition des "marchés" internes/produits/clients ; et la mise en musique de tout cela par les administratifs et les utilisateurs/analystes des TIC dans tous les domaines), et surtout les avantages acquis. Ce qui engendre inévitablement de la pagaille ; et si le rapprochement avec Système U se précise, cette pagaille va un peu durer. Dans de telles conditions, les résultats d'Auchan France vont engendrer une baisse de l'intéressement, de la participation ... C'est pourquoi je souligne depuis de nombreuses années qu'il est largement préférable d'avoir des augmentations de salaires que de se faire mener par les carottes de l'intéressement et de la participation.

    - pour le reste, il est évident que la famille Mulliez (et son plus éminent représentant) exploite des salariés ; que l'intéressement et la participation, qui ont fait la richesse de quelques salariés (mais impossible de faire cela à l'échelle du groupe actuellement, qui serait ruiné en une seule année) n'est qu'un cache-sexe à cette exploitation ; que le groupe a - en compagnie de toute la grande distribution - détruit beaucoup plus d'emplois (et pas seulement dans le petit commerce) qu'il n'en a créé.

    B. Boussemart

    7
    pepe12
    Mercredi 11 Mars 2015 à 09:55

    Pour info, même le chef économiste du Crédit Agricole se pique d'une analyse marxiste.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/lettre-karl-marx-francois-hollande-jean-paul-betbeze-2035436.html

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