• Bonjour,

    Les fidèles lecteurs de ce blog connaissent mes critiques déjà anciennes sur le CICE, et notamment le fait que ce CICE est un véritable cadeau fiscal aux grands groupes de distribution, qui ne sont absolument pas menacés par la concurrence mondiale.

    A ce titre, le groupe Auchan a bénéficié du CICE, comme d'autres entreprises de la grande distribution, d'ailleurs beaucoup plus discrètes sur le montant obtenu. Ce CICE a atteint dans les comptes 2013 (il suffit de consulter le rapport financier - page 30 - publié par Groupe Auchan) du groupe Auchan un montant de 59 M€. Rien à voir avec les 44 M€ annoncés par l'article de Rue89 le 28 juillet 2014 !!! D'autant qu'Auchan France (qui contrôle l'essentiel des hypers bénéficiant du CICE) n'a publié aucun compte, et que la seule information disponible est celle du groupe, certifiée par les commissaires aux comptes. 1ère erreur.

    Sur un autre plan, Yves BLEIN est bien un gendre de la famille Mulliez, veuf de Sylvie Mulliez. Mais pour le reste, Rue89 a également tout faux. Comme le précise dans sa réponse Yves BLEIN, la société civile familiale (Peter en l'occurrence) est la propriété totale de ses trois enfants. Ces derniers, en accord avec leur père et le co-gérant représentant la famille Mulliez à l'époque dans la société (à savoir Michel Mulliez), ont racheté l'usufruit qui revenait par succession légale à Yves BLEIN. Ce dernier a d'ailleurs mentionné dans sa déclaration qu'il était gérant d'une société civile. Mais il ne possède plus aucun titre dans cette société. Par ailleurs, le montant racheté de l'usufruit est exactement de 2,35 M€, et ce montant a été payé par contrat en plusieurs annuités (diminué des droits de succession), avec une dernière échéance en juillet 2011.

    Quant aux trois sociétés civiles mentionnées dans l'article de Rue89, elles sont la propriété totale de chacun des trois enfants : il n'y a aucun usufruit. Cette propriété (de 3 000 titres par société civile) est partagée entre 2 850 titres en pleine propriété pour chaque enfant, et 150 titres possédés en pleine propriété par la société civile familiale Peter. Et comme depuis l'accord la société civile familiale Peter est en pleine propriété (par tiers) pour chacun des trois enfants, Yves BLEIN n'est propriétaire d'aucun titre de la famille Mulliez.

    Encore une fois : mieux vaut revenir sur le fond : le CICE est un véritable scandale, parce que payé sans aucune différenciation à toutes les sociétés sur les salaires bruts (4% pour 2013 jusqu'à 2,5 SMIC ; et 6% en 2014) ; ce CICE fait effectivement baisser le coût du travail, et peut permettre aux entreprises confrontées à la concurrence internationale sur leurs marchés (essentiellement l'industrie ou ce qu'il en reste) de bénéficier d'un "autre coup de pouce" (n'oublions pas les aides "Fillon" ... et tous les autres cadeaux des socialistes aux entreprises - ce qui a coûté cher aux français en impôts). Mais cette mécanique générale tient aussi aux règles de l'Union Européenne, qui ne permet pas de discrimination sectorielle dans les mesures de politique économique. Et qui a négocié les traités ? Qui s'est assis sur le choix des français lors du référendum sur l'Europe ? N'insistons pas.

    Tout est fait pour que le libéralisme triomphe avec ses règles. Et ce n'est pas un épiphénomène traité avec de telles erreurs qui permet de réfléchir. Mais il ne faut pas confondre articles de fonds et buzzzzzzzz ! chut !

    B. Boussemart


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  • Bonjour

    C'est avec beaucoup d'amusement que j'ai consulté hier le classement 2014 des "500" publié par le magazine Challenges.

    Il plaçait en tête Bernard Arnault, puis Liliane Bettencourt, puis la famille Mulliez ... Avec des écarts très importants par rapport à nos propres calculs publiés par le magazine Capital (le numéro actuel de juillet). Nous reviendrons avec "Capital" sur les erreurs quant à la fortune de Bernard Arnault - il suffisait aux "experts" de Challenges de consulter l'organigramme du groupe Arnault que nous avions publié l'année dernière dans notre classement des 50 plus grandes fortunes, pour s'apercevoir des âneries véhiculées par Challenges depuis plusieurs années sur cette fortune.

    Un tout petit exemple pour mettre en appétit les futurs lecteurs de notre prochain ouvrage (voir publicité ci-dessous) : le groupe Bolloré.

    Toutes les personnes qui ont lu notre ouvrage sur "Les grandes fortunes, les banquiers et les politiciens" ont pu découvrir l'organigramme du groupe Bolloré, dans sa complexité. A tel point que nous avions conclu qu'il était impossible de savoir si c'est Bolloré Participations (la société de la famille Bolloré) qui contrôlait Bolloré SA, ou si c'était l'inverse.

    Challenges, hier, valorise la fortune familiale Bolloré à 10 milliards d'euros. Notre évaluation dans Capital de juillet était à 8,06 milliards. Qui a raison ? Inutile de faire des calculs complexes (pourtant nécessaires) pour dénouer l'écheveau des participations des poulies bretonnes de Bolloré. Deux sociétés suffisent : Bolloré SA et Financière de l'Odet. Dans les comptes publiés en 2013, Bolloré SA est détenu à 67,42% par Financière de l'Odet, 10,04% par d'autres sociétés du groupe Bolloré (qui font partie des poulies), et à 22,54% par le public. Pour sa part, Financière de l'Odet est détenue à 90,8% par le groupe Bolloré (dont les poulies) et à 9,20% par le public. Donc la famille Bolloré ne possède pas 67,42% + 10,04% de Bolloré SA, mais (67,42 x 90,8%) + 10,04% = 71,26%. Si la famille Bolloré veut effectivement prendre le contrôle à 67,42% par Financière de l'Odet, elle devra racheter les 9,2% du public.

    Prenons l'évaluation possible. Il y a actuellement 27 414 288 titres Bolloré SA. La famille en détient donc 24 414 288 x 71,26% ; il suffit de multiplier par le prix de l'action Bolloré pour avoir la valorisation de la fortune familiale. Si nous prenons le cours le plus élevé de la période récente (487 € par titre), la valorisation de la famille serait de 9 514 M€. Nous ne sommes pas à 10 Milliards. Mais en tout état de cause, cette valeur de 487 date déjà puisque ce jour le titre vaut 448,85 € à 15h. Ce qui valoriserait la fortune familiale à 8 768 M€. Notre évaluation a été menée à la valeur moyenne du dernier jours des 5 premiers mois de 2014, soit 447,37 €. Ce qui donne 8 740 M€. La différence avec notre évaluation à 8,06 milliards d'euros est liée à 2 raisons :

    - de très nombreuses sociétés des poulies bretonnes Bolloré contiennent des titres détenus par le public ; la famille Bolloré, pour dénouer les poulies, devrait donc également racheter. Ce qui diminue d'autant le % réel détenu par la famille Bolloré. Un tout petit exemple : Bolloré a commencé à simplifier les poulies. Ainsi, le groupe a racheté tous les intérêts de la société "Plantation des Terres Rouges", et a ouvert aux actionnaires la possibilité d'échanger les titres PTR contre de titres Bolloré SA. Résultat : 203 952 titres Bolloré SA ont été créés ; mais Bolloré Participations n'en a reçu que 36 988 titres. La manière de dénouer les poulies bretonnes réservera donc des surprises.

    - une série de holdings faisant partie de ces poulies est endettée. Là encore, lorsque les opérations vont se dénouer, la famille va devoir gérer l'endettement (notamment lorsqu'il y a des engagements envers les banquiers).

    Conclusion : les experts de Challenges devraient changer de métier. La suite dans le magazine Capital et notre ouvrage à paraître.

    Côté famille Mulliez, nous maintenons notre évaluation, et non pas la valeur ridicule attribuée par Challenges. Idem. pour la valeur attribuée à la famille Leclercq pour la partie détenue dans Décathlon. Heureusement que le ridicule ne tue plus.

    Les résultats des votes pour la nouvelle direction du groupe Mulliez, notamment les trois SCA Acanthe, Cimofat et Valorest, la SC Soderec, et la SCA intermédiaire Valma, sont les suivants :

    Nom                                                    Pour       Contre      dont Abstentions

    Buchsenschutz-Menet Marion                 90,97%    9,03%          4,18%

    Grolin Antoine                                       96,41%    3,59%          0,41%

    Guislain Barthélémy                               96,37%    3,63%          0,43%

    Leclercq Bertrand                                   82,84%   17,16%         9,68%

    Mulliez Jérôme                                       74,08%    25,92%        10,00%

    Mulliez Romain                                       98,57%     1,43%          0,14%

    Van der Wees Philippe                             81,40%    18,60%         5,44%

    Tous ces membres de la nouvelle équipe qui dirige le groupe Mulliez se partagent le contrôle de l'ensemble des "surholdings".

    B. Boussemart

     


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