• Ce petit texte pour faire le pont entre l’article consacré à M. Gérard Mulliez, et le prochain article qui portera sur les enseignes de vêtements contrôlées par l’AFM.

    M. Gérard Mulliez contrôle à 33% (via son holding personnel Ausspar) une société appelée Consofond, laquelle est également contrôlée par son frère M. Patrick Mulliez à 33% (via son holding personnel Singita) et par l’AFM à 34% via un troisième holding dénommé Holkia.

    Cette société Consofond détient à 100% un autre holding, Consoki, lequel contrôle 92,79% du holding Bunsha, lequel contrôle 100% de Kiabi Europe.

    Ouf … Vous savez maintenant qui contrôle le groupe Kiabi. Le schéma est le suivant : 

    Voir le schéma

    Soparabi SCA (Belgique) est une société « stock options » qui offre la particularité d’avoir trois catégories d’actionnaires : l’AFM qui contrôle la société via les titres B, les salariés privilégiés qui obtiennent des titres A, et des « personnes contribuant à l’enseigne Kiabi » qui obtiennent des titres C (en fait des franchisés « méritants »).

     Le point intéressant dans cette affaire, c’est l’embauche fin 2001 de M. Richard MAURICE chez Kiabi. Il reste pratiquement 6 ans dans cette enseigne Mulliez au poste de Directeur Général. En remerciement de ses bons et loyaux services, il crée le 8 septembre 2006 en Belgique la SCA Socodistrib, dont il détient 61 999 titres, le dernier étant sous contrôle de Singita (voir ci-dessus). Il s’agit donc d’une société « stock options » à destination de M. Richard MAURICE.

     Fin 2007, Monsieur Richard MAURICE rejoint Camaïeu, dont il devient le PDG le 1er janvier 2008. Il garde cette société « stock option » Socodistrib, dont les statuts ne sont modifiés que le 1er juillet 2008 (alors qu’il était depuis plusieurs mois chez Camaïeu). Il devient le responsable de cette SCA, en se substituant à Singita pour l’action unique ; et applique les « bonnes pratiques Mulliez », en ne publiant aucun compte.

     Pour autant, Monsieur Richard MAURICE ne fait pas de « vieux os » chez Camaïeu. A peine entré, aussitôt sorti. Il démissionne le 6 novembre 2008, et rejoint l’AFM avec les directions de Diramode (Pimkie), puis de Xanaka, puis de Cannelle et de Phildar.

    Que disait M. Gérard Mulliez lorsqu’il a cherché à interdire l’ouvrage « La richesse des Mulliez » ? Le jugement du TGI de Douai résume ainsi sa position :

    Voir texte  

    Ainsi, « La richesse des Mulliez » était pour M. Gérard Mulliez un grave danger, conduisant à la divulgation s’informations secrètes. Ceci, fin septembre 2008.

    Un peu plus d’un mois plus tard, l’AFM (dont M. Gérard Mulliez se prévaut comme membre éminent), embauche M. Richard Maurice, qui lui, vient de passer à peine quelques mois à la tête d’une entreprise, qui est en concurrence avec les enseignes de la famille Mulliez. En tant que PDG, il a eu accès à toutes les informations confidentielles et secrètes du concurrent en question … Mais après tout, M. Richard Maurice a peut-être un double cerveau : le premier est resté chez Camaïeu, et le second revient de Kiabi, pour s’investir dans les autres enseignes d’habillement de l’AFM.

    Nul doute que Monsieur Gérard Mulliez et l’AFM en ont fait une condition avant de réembaucher M. Richard Maurice. Avec une priorité qui a été son leitmotiv pendant le « World Forum » : « Il faut faire passer l’homme avant le fric ». Feuille de route pour M. Richard Maurice : 190 licenciements chez Pimkie et 62 licenciements chez Xanaka.

     En tout état de cause, le TGI a rappelé à M. Gérard Mulliez qu’il n’y avait pas lieu de voir la moindre paille dans mon œil ; il ferait mieux d’évaluer la poutre qui est dans son regard. Qui soulignait « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » ?

    Benoît Boussemart


    2 commentaires
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  • Je profite du commentaire relatif à l’article 7 du blog pour préciser certains points.

     

    1. Si ceci peut rassurer les « commentaires potentiels », vous n’êtes pas les seuls lecteurs de ce blog. Il existe dans tous les blogs des « statistiques » sur les lecteurs du blog, que je peux consulter, et le nombre de lecteurs ne fait qu’augmenter au fil des articles.

    Ceci renvoie cependant aux commentaires eux-mêmes. J’ai décidé – et c’est un choix que j’assume totalement – que je ne publierai que les commentaires (positifs ou négatifs) qui apportent quelque chose au débat. J’ai donc éliminé (et j’ai reçu de nombreux commentaires « style ceux publiés dans le « blog Mulliez », qui veut bien dire son nom ») les commentaires qui lancent des invectives, ou des louanges. Tel n’est pas mon propos.

    Je répète – même si cela ne fait pas plaisir – qu’il existe des organisations syndicales en France, qui font (certes plus ou moins bien) leur travail, et qui défendent les intérêts des salariés. Si vous n’êtes pas content(e)s de ce qui se passe dans votre enseigne Mulliez, il faut vous syndiquer, quitte à dire ce qui ne marche pas selon vous, dans le syndicat de votre choix. C’est trop facile de « râler » anonymement sur un blog, qui sert d’exutoire à des problèmes réels ; c’est également trop facile de râler contre les gens qui prennent des responsabilités (si vous n’êtes pas content(e)s, vous pouvez par vos votes les virer). Ceci ne fait rien avancer, et donne la part belle aux directions des sociétés Mulliez, qui se jouent (ou qui suscitent) des oppositions : voir le vieil adage « diviser pour régner ».

     

    2. Sur le point de la « pensée politique extrême ».

    La seule question est ce qui est sous-entendu derrière le terme « extrême ».

    Si, comme le pouvoir actuel, vous mettez derrière le terme « extrême » tous ceux qui sont pour la « pensée (encore faut-il se forcer pour appeler cela une « pensée ») unique sarkoziste », alors, il est assez clair que ce que je publie peut être qualifié « d’extrémiste ». Il en va de même pour l’autre pensée « unique », celle qui sévissait en économie avant la crise, celle des libéraux. Si en économie, il faut penser « libéral » pour ne pas être « extrémiste », alors à nouveau mes textes économiques peuvent être qualifiés d’extrémistes. Je vous signale qu’il n’y avait plus beaucoup d’économistes « libéraux » il y a 6 mois de cela (même Godet s’était évanoui de ses prestations à la télévision ou à RTL). Ces libéraux qui relèvent la tête actuellement, sans avoir tiré la moindre leçon de ce qui s’est passé, se contentant de ressasser l’exigence d’une régulation (bizarre pour des libéraux) pour faire écho au discours gouvernemental (alors que la pratique gouvernementale consiste à faire exactement l’inverse, et à favoriser de plus en plus les possédants). Sans oublier les banquiers (ceux qui possèdent les titres et qui jouent en même temps en bourse) qui reprennent de plus belle leurs activités spéculatives (en utilisant les mêmes traders qu’ils vilipendaient hier). Courte mémoire !!!

    Si à l’inverse vous admettez que le devoir des intellectuels est de penser librement, et que la liberté « ne s’use » que lorsque l’on ne s’en sert pas, alors je revendique de penser autrement que « sarkoziste et libéral ». Telle est ma démarche depuis de nombreuses années, en tant qu’universitaire. Il faut ajouter – car la confusion est extrême (tiens donc !) – que libéral n’a rien à voir avec « liberté ». Pour tous ceux qui ont un peu travaillé sur les questions philosophiques, morales et politiques, cette assertion est évidente. Je pourrai développer si nécessaire.

     

    En tout état de cause, je revendique le droit de penser comme je l’entends, à la seule condition que les éléments factuels que j’utilise soient justes. Or tous les éléments financiers (ou autres) contenus dans « La richesse des Mulliez » sont fondés. Ils n’ont d’ailleurs pas fait l’objet d’une seule petite attaque de la part de l’AFM, ou de Gérard Mulliez, après qu’il ait tenté de m’intimider en voulant interdire l’ouvrage au TGI. Ces éléments sont fondés et officiels (et tous ceux qui disent l’inverse mentent). Les salariés peuvent donc les utiliser pour leurs revendications : ce sera beaucoup plus utile que d’alimenter le « blog Mulliez » (comme son nom l’indique). D’ailleurs, ont-ils eu une seule fois satisfaction à partir de ce « blog là » ?

     

    3. Sur la question de « l’écrivain/journaliste » et de l’impact médiatique de mes travaux.

    Comme indiqué ci-dessus, je ne suis pas journaliste. Je suis universitaire.

    Ma pratique des journalistes me permet de dire que – mis à part certaines exceptions (et il en existe, je les ai rencontrées) – ces derniers sont plutôt nuls en économie. Je ne leur en veux pas ; ils n’ont ni la formation, ni le temps de traiter les sujets qu’ils sont censés présenter à leurs lecteurs. Ils se contentent souvent d’ânonner les discours pré-rédigés des directions (faites l’expérience de regarder les articles de certains journaux, y compris financiers – et comparez ces articles aux communiqués financiers des groupes). Et en plus, c’est bon pour la publicité dans leurs journaux !

    Si le travail sur les Mulliez n’a jamais été fait avant, c’est qu’aucun journaliste n’avait eu le temps de reprendre toutes les informations que j’ai accumulées, décortiquées, recoupées et analysées pendant des années, puis présentées dans « La richesse des Mulliez ». La première version « Le secret des Mulliez » était une tentative de concilier les deux points de vue (rigueur d’un côté, médiatique de l’autre). Mon expérience personnelle (qui est celle confortée par le TGI de Lille et la Cour d’Appel de Douai) avec un journaliste montre que c’est une illusion (qui n’est pas de mon fait).

    Il faut savoir que les médias sont pour la plupart à la solde des dirigeants d’entreprises et du pouvoir en place. Dois-je faire la liste ? Vous aurez le détail de tout cela (organigramme compris) dans mon prochain ouvrage. Et il en va de même des instituts de sondage etc. …

    Il est grand temps que les citoyens réapprennent à lire et à se poser des questions, plutôt que d’avaler n’importe quoi, à condition que l’emballage soit joli.

    Je n’ai aucune envie de « faire joli ». Etre exigeant avec les lecteurs, c’est les respecter. Et je respecte hautement toutes les personnes qui ont lu mes travaux. C’est pour cela que je maintiens mes exigences de rigueur et de vérité des faits. Surtout, comme je présente ces derniers, les lecteurs peuvent se forger leur PROPRE opinion. C’est aussi cela la DEMOCRATIE.

     

    Merci avec votre commentaire de m’avoir permis de préciser ces points.

     

    Benoît Boussemart

     


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