-
Bonsoir
Je viens de lire dans Challenges du 29/03/2018 un papier (chiotte) de Thiébault Dromard sur le documentaire d'hier soir de FR3 à propos du grand homme Bernard Arnault ; ce monsieur (qui n'a rien d'un journaliste) indique à la fin de ses critiques (sic) : "Pièces à conviction fait dire que LVMH ne crée pas d'emplois. Il suffit de se plonger dans le rapport annuel pour constater que le numéro un du luxe mondial a recruté 33 200 personnes en CDI dans le monde l'an dernier dont 4 111 en France (le groupe a annoncé hier l'ouverture prochaine de deux maroquineries qui vont créer 500 emplois en France l'an prochain). En 25 ans, les effectifs du groupe ont été multipliés par 5 pour atteindre 140 000 personnes aujourd'hui".
Comme je suis clairement responsable du calcul des emplois dans ce documentaire, où j'indique que Bernard Arnault n'a jamais créé un seul emploi, il faut expliquer le calcul au sieur Dromard (niveau maternelle revisitée par Macron ; il a dû sécher les cours).
D'abord, où sont les 140 000 personnes dont parle Dromard, l'immense journaliste d'investigation, spécialisé en économie chez Challenges ? Le rapport LVMH sur les comptes 2017 (document de référence, page 81) indique 145 247 emplois fin 2017 (effectifs total CDI et CDD), pour un effectif de 128 637 Equivalent Temps Plein en 2017. Les mêmes documents de référence donnaient en CDI et CDD respectivement 134 476 emplois à fin 2016 (page 75) et 125 346 emplois à fin 2015 (page 71). Soyons encore plus précis : ce total des emplois se répartit entre CDI et CDD, et comprend des salariés à temps partiel ; pour ces données : total, CDI, CDD ; temps partiel, nous avons respectivement :
- en 2015 : 125 436 ; dont 112 319 CDI et 13 027 CDD ; 24 363 à temps partiel ;
- en 2016 : 134 476 ; dont 119 970 CDI et 14 506 CDD ; 27 423 à temps partiel ;
- en 2017 : 145 247 ; dont 129 366 CDI et 15 880 CDD ; 27 875 à temps partiel.
Dans le monde, le nombre total de CDI du groupe Arnault est passé de 119 970 à 129 366 entre 2016 et 2017 : où sont les 33200 personnes annoncées par Dromard ? Il a dû abuser sur l'alcool ou la fumette pour voir 3 fois le nombre de pseudo créations d'emplois ... Car en plus, il s'agit bien de pseudo créations d'emplois (voir ci-après notre second point). S'il s'agit de l'écart entre 2015 et 2016, le multiplicateur est encore plus important ; là, c'est alcool et fumette !
Pour la France, la création d'emplois (il n'y a aucune distinction entre CDI et CDD) est calculée en fin de chaque année : les emplois sont passés de 23 150 en 2015, à 26 970 en 2016 et à 29 578 en 2017. L'écart est considérable ... Le brave grognard Dromard peut ici sortir l'artillerie "Arnault" (voir la déclaration de Bernard Arnault en 2015 dans son autre journal (Les Echos), dont nous parlons dans le documentaire, où il se vantait d'avoir "la volonté d'embaucher tous les ans près de 3000 personnes" (Les Echos du 28/10/2015).
Paru tenu ? Entre 2015 et 2016, l'emploi du groupe LVMH en France augmente (voir ci-dessus) de 3 820 emplois ; c'est le monde merveilleux de Bernard Arnault et de son cireur de pompes Dromard. La réalité est tout autre ; il est en effet mentionné (en petites lettres, mais Dromard a également dû sécher les cours de français) en page 75 du document de référence 2016 que "la hausse des effectifs dans la division "Autres activités" s'explique par l'intégration au 1er janvier 2016 du groupe Parisien" qu'Arnault vient de racheter ; cette hausse des "autres activités" fait passer l'emploi de 2 068 en 2015 à 5 116 en 2016. Déjà plus de 3 000 emplois pseudo créés viennent en fait d'un rachat. Aucun impact sur les emplois de l'économie française : ce ne sont pas des créations, mais des transferts d'emplois d'un groupe vers un autre. Dans le détail, nous avions vérifié dans le document qui était sur la table et que je tiens bien évidemment à disposition de tout à chacun, il y avait en France en plus au moins 496 emplois sous la société "Le parisien", 189 emplois sous la société "Team Diffusion" et 1 766 emplois sous la société "Proximy" ... Cela, sieur Dromard, c'est du travail d'investigation, et pas de la com. reprise telle quelle de groupe Arnault !
Mais direz-vous, entre 2016 et 2017 ? Là, c'est 2 608 emplois en plus pour la France. Là encore, sieur Dromard, il faut un peu se réveiller et préparer sérieusement ses dossiers. Il est indiqué dans le rapport 2017 (en page 81) que la hausse des effectifs dans les activités "Mode et maroquinerie" s'explique par l'intégration de Christian Dior Couture. Donc, ces effectifs viennent de la filiale Dior de Groupe Arnault, qui l'a refilée à LVMH en 2017, réalisant à cette occasion une superbe plus-value, payant en fait une grande partie du rachat des titres Dior pour monter à son capital. Il suffit de lire ce blog. Donc, sieur Dromard, nul de chez les nuls !
Je peux remonter plus haut si vous le souhaitez ... Notamment, lors du rachat du groupe Agache-Willot (voir le livre que j'ai publié avec mon collègue Rabier à la Fondation des Sciences politiques sur le groupe à l'époque) ... Et que reste-t-il des emplois repris dans Boussac-Saint-Frères, des licenciements et fermetures de sites textiles etc .. sans oublier Peaudouce. Au lieu de lire et de tresser des louanges aux ouvrages de votre complice Gobin, vous feriez mieux de lire mon dernier ouvrage sur "Grandes fortunes, banquiers, politiciens ... La collusion des pouvoirs face à la crise". Editions Estaimpuis. Vous pourrez y trouver en pages 286 et 287 une analyse de l'emploi du groupe LVMH. Ce qui évitera de déblatérer des bêtises.
Sieur Dromard, je ne vous salue pas.
B. Boussemart
4 commentaires -
Bonjour
La grande distribution est particulièrement affectée par l'arrivée du phygital. Voici les comptes 2017 d'Auchan et de Carrefour, Casino n'ayant pas encore publié des comptes "exploitables" ...
La grande distribution en 2017 – Le graal du « phygital »
Tous les groupes de la grande distribution se mettent au « phygital », en associant le commerce physique (en magasin) et le e-commerce sous ses multiples formes. Il en résulte de nouvelles associations, qui complètent les stratégies de restructuration (notamment en politique des achats et en logistique) menées ces dernières années. Pour autant, les dernières tentatives d’alliances (notamment entre Leclerc et Amazon) ont échoué, le domaine de l’alimentaire (notamment en produits frais) étant difficile à maîtriser par le digital et les contraintes qu’il s’impose (notamment sur les approvisionnements et les délais de livraison brefs).
Nous ne disposons pas encore du document de référence du groupe Casino (concerné actuellement par une alliance entre Monoprix et Amazon). Les principales informations publiées (données consolidées comparables aux années précédentes) concernent : le chiffre d’affaires (37 822 M€ en 2017 contre 36 030 en 2016), l’EBITDA (1 930 M€ en 2017 contre 1 697 en 2016) et le résultat net (246 M€), dont part du groupe (120 M€ en 2017, contre 2 679 M€ en 2016, mais avec 2 900 M€ de plus-values sur la cession des activités en Asie).
1. Groupe Auchan : une activité stable, mais avec des résultats en net retrait.
Le chiffre d’affaires consolidé du groupe Auchan progresse de 0,6% entre 2016 et 2017. Le détail est le suivant :
Groupe – données consolidées en M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Hypers
Supers
Immobilier
Banque
Autres
33 957
6 911
486
427
711
35 383
7 227
503
423
837
37 287
7 607
598
425
1 014
38 012
7 865
624
441
1 135
43 601
7 620
635
444
1 154
52 730
633
438
431
51 718
634
460
8
52 002
667
486
Total du chiffre d’affaires consolidé
42 492
44 373
46 931
48 077
53 454
54 232
52 820
53 155
En % du chiffre d’affaires consolidé :
France
Europe (autre que France)
Asie
Reste du monde
Eliminations
46,0
27,5
27,7
- 1,2
45,0
26,7
29,4
- 1,1
43,5
25,1
32,5
- 1,1
42,9
23,0
12,6
22,6
- 1,1
37,9
19,4
22,2
21,6
- 1,1
36,4
18,4
27,0
19,4
- 1,1
36,4
18,7
27,5
18,7
- 1,4
36,3
18,8
27,0
19,6
- 1,6
Note : depuis 2015, la ventilation entre Hypers et Supers laisse la place à l’activité Retail, pour l’ensemble des activités de distribution.
L’activité en France reste stable depuis les trois dernières années ; ce propos peut être nuancé à la baisse (les éliminations sont plutôt à affecter à la France : 36,3% - 1,6% = 34,7%), mais aussi à la hausse (déconsolidée en 2017, la majeure partie du chiffre d’affaires d’Alinéa était réalisée en France : 408 M€ en 2016). L’Asie (la Chine et le Vietnam) est stable ; en fait, en RMB, le chiffre d’affaires consolidé de Sun Art Retail progresse (102,32 Mds RMB en 2017, contre 100,441 Mds RMB en 2016), tout comme son bénéfice net (3,02 Mds RMB en 2017, contre 2,629 Mds RMB en 2016) ; ce sont les écarts de change qui limitent la progression en base €. Le reste du monde (essentiellement la Russie, et marginalement le Sénégal) préserve également son activité. La comparaison est difficile entre 2016 et 2017, la ventilation des magasins par type (Hypers et Supers jusqu’en juin 2017) étant modifiée fin 2017 (Hypers, Proximité et Ultra-proximité). Cette ventilation fait « disparaître » entre juin et décembre 2017 des hypers en France (126 en juin, 119 en décembre) et en Russie (105 en juin, 62 en décembre), pour un total de 942 fin décembre, contre 972 fin juin 2017 (malgré la hausse en Chine : 446 en juin, pour 461 en décembre). Les 968 supers de juin 2017 font place à 1 065 magasins de proximité et 247 magasins d’ultra-proximité en décembre 2017 ; avec une forte hausse en France : de 260 supers à 416 proximité et 9 ultra-proximité, ainsi qu’en Roumanie : + 2 proximité et + 15 ultra-proximité ; l’apparition de 16 magasins de proximité au Vietnam, ainsi que de 3 ultra-proximité ; le passage de l’hyper au super en Russie : les 201 supers de juin 2017 font place à 240 proximité et 8 ultra-proximité. De manière plus globale, les 968 supers de juin 2017 font place à 1 065 magasins de proximité et à 247 ultra-proximité.
Tous ces magasins se retrouvent dans le nouvel ensemble « Auchan Retail », qui a réalisé 52,002 Mds € de chiffre d’affaires en 2017 (dont 34% pour la France), contre 51,718 Mds € en 2016 (dont 34% également pour la France). Il n’y a donc pas de recul de l’activité Retail en France en 2017, mais une très légère progression. Auchan retail France a fait l’objet d’une réorganisation des services d’appui (ce qui coûte 36 M€ au groupe pour 2017). A l’inverse, des produits ont été comptabilisés sur la Chine pour les cartes prépayées non consommées en magasins.
Surtout, Auchan Retail et Alibaba Group viennent de réaliser une alliance stratégique ; Groupe Auchan garde le niveau de participation sur les filiales chinoises, mais Ruentex, son partenaire historique, a cédé une partie significative de ses titres à une des filiales d’Alibaba. Après l’opération, Auchan Retail détient 36,18%, Alibaba 36,16% et Ruentex 4,67% de Sun Art Retail.
Enfin, Auchan Sénégal a signé un protocole pour le rachat (entre novembre 2017 et février 2018) des magasins City Dia (9 points de vente à Dakar).
Dans l’immobilier, Immochan France a acquis auprès d’Altarea 50% du Retail Park « Promenade de Flandre » à Neuville en Ferrain ; il contrôle ainsi 100% de ce Retail Park. Immochan a vu son produit s’accroître de 5,3% ; il réalise 60,1% des produits à l’international. Une partie non négligeable du résultat d’exploitation est obtenue par l’immobilier (229 M€) et la banque (Oney dégage 53 M€ de résultat d’exploitation), le retail n’obtenant que 631 M€ de résultat d’exploitation en 2017.
En 2017, la structure des résultats intermédiaires ne bouge pratiquement pas entre le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée. Cette dernière reste à un niveau satisfaisant, à 16,6% du chiffre d’affaires (16,7% en 2016) ; depuis 2015, la valeur ajoutée compte pour 8,7/8,8 Mds d’euros. En n’oubliant pas qu’une petite partie de l’activité (Alinéa) est sortie du groupe. Par contre, les autres résultats intermédiaires sont à la baisse, d’environ 0,5 points, suite à la hausse relative du coût salarial (ce dernier passe de 11,4% en 2016 à 11,8% du chiffre d’affaires en 2017).
Ce coût salarial comprend la main d’œuvre externe. Il faut donc prendre garde à son contenu, qui peut être impacté par le recours à du personnel externe ; notamment lors des procédures de « réorganisation des services » d’appui Auchan Retail. Le groupe a par ailleurs bénéficié de 103 M€ de CICE, déduits du coût salarial. L’intéressement et la participation sont en retrait : 236 M € en 2017, contre 274 M€ en 2016.
Groupe Auchan – données consolidées en M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
A = Chiffre d’affaires
42 320
44 198
46 742
47 885
53 272
54 020
52 820
53 155
Achats de marchandises
+/- Variations de stocks achats de marchandises
32 336
- 339
33 792
- 201
35 434
+ 102
37 091
- 183
41 083
+ 85
41 785
- 310
40 701
- 442
40 321
+ 189
B = Prix de revient des ventes
31 997
33 591
35 536
36 908
41 168
41 475
40 259
40 510
C = A - B = Marge commerciale
10 323
10 607
11 206
10 977
12 104
12 545
12 561
12 645
- Autres frais généraux
2 998
3 146
3 347
3 130
3 779
3 851
3 735
3 833
D = Valeur ajoutée
7 325
7 461
7 859
7 847
8 325
8 694
8 826
8 812
- Charges de personnel
4 910
5 131
5 413
5 332
5 842
6 119
6 043
6 295
E = Excédent Brut d’Exploitation
2 415
2 330
2 446
2 515
2 483
2 575
2 783
2 517
F = Autres produits d’exploitation
173
175
189
192
182
212
10
12
Intérêts et charges assimilées
+ Autres charges financières
112
59
134
78
122
90
116
79
124
35
101
77
85
66
98
63
G = Charges financières
171
212
212
195
159
178
151
161
Produits des participations
+ Intérêts financiers
+ Autres produits financiers
14
40
23
25
37
39
1
3
32
1
7
49
1
18
59
3
14
50
5
21
59
H = Produits financiers
54
48
76
36
57
78
67
85
I = - G + H = Résultat financier
- 117
- 164
- 136
- 159
- 102
- 100
- 84
- 76
E + F + I = Capacité d’Autofinancement courante
+/- Résultats exceptionnels
+/- Impôts sur les sociétés
+/- Quote part des sociétés mises en équivalence
2 471
- 466
- 9
2 341
+ 110
- 418
- 8
2 500
- 46
- 384
- 6
2 547
+ 1
- 402
- 2
2 563
- 1
- 309
- 10
2 687
- 63
- 278
- 9
2 709
- 78
- 160
- 5
2 453
- 173
- 255
- 2
= Capacité d’autofinancement
- Dotations aux amortissements
+/- Amortissements des écarts d’acquisition
+/- Dotations aux provisions nettes de reprises
+/- Dotations aux provisions à caractère financier
+/- Values sur cessions
1 996
1 074
- 225
+ 45
2 025
1 122
- 60
+14
2 064
1 239
- 122
+ 16
2 143
1 308
- 108
- 3
+ 111
2 243
1 495
- 83
- 5
+ 127
2 337
1 548
- 83
- 10
+ 22
2 466
1 503
- 21
- 130
- 25
+ 16
2 022
1 488
+ 40
- 105
+ 42
- 2
= Résultat net comptable
Dont Groupe
Dont hors Groupe
742
705
37
857
810
47
719
656
63
835
767
68
787
574
213
718
518
200
803
590
213
509
275
234
Effectif moyen
Coût salarial moyen en €uros par mois
262 109
1 561
269 188
1 588
287 039
1 572
302 535
1 469
330 680
1 472
337 737
1 510
342 709
1 469
341 399
1 537
Les autres mesures de restructuration ont par ailleurs coûté (en autres charges opérationnelles) 36 M€, charges non récurrentes qui s’ajoutent à 126 M€ d’euros de dépréciations (dont 102 M€ de dépréciation d’actifs immobilisés – 44M€ en Chine et 5 M€ à Taïwan, 48 M€ en Pologne, 7 € en France ; et 24 M€ de fermetures de magasins) et aux 118 M€ de perte de valeur de goodwill et de dépréciation des créances (sur l’Italie, après acquisition des 49% de la SCS Cambria que le groupe a racheté).
La réorganisation du groupe lui coûte donc cher.
Comme chaque année, le résultat financier n’impacte guère le compte de résultat. Le groupe préserve ses fondamentaux financiers.
Globalement, la baisse de la capacité d’autofinancement (près de 450 M€) est donc liée pour partie à la hausse du coût salarial (250 M€), pour partie aux coûts des restructurations (100 M€) et pour partie à la hausse de l’imposition sur les sociétés (près de 100 M€).
Ce qui se répercute partiellement (suite à des reprises de provisions) jusqu’au niveau du résultat net. Ce dernier s’établit en définitive à près de 510 M€.
C’est le meilleur niveau de résultat des 3 groupes (Casino, Carrefour et Auchan) publiant leurs comptes ; aussi bien résultat net du groupe que la part revenant au groupe.
Le bilan du groupe Auchan reste très solide.
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Fonds propres
+ Provisions
+ Dettes à plus d’un an
8 471
948
3 052
9 286
872
4 257
9 820
902
4 618
10 227
866
4 588
11 559
1 385
6 338
12 547
1 369
5 474
12 902
1 222
4 813
13 281
1 156
3 754
A = Capitaux permanents
12 471
14 415
15 340
15 681
19 282
19 390
18 937
18 191
Immobilisations d’exploitation
+ Immobilisations financières
15 578
366
15 845
325
17 405
377
17 749
518
20 801
717
21 187
703
21 310
738
21 007
687
B = Actif immobilisé
15 944
16 170
17 782
18 267
21 518
21 890
22 048
21 694
A - B = Fonds de roulement
- 3 473
- 1 755
- 2 442
- 2 586
- 2 236
- 2 500
- 3 111
- 3 503
Stocks
+ Clients
- Dettes fournisseurs
+/- Autres créances et dettes d’exploitation
3 536
390
7 704
- 2 038
3 572
421
7 697
- 1 499
3 686
465
7 605
- 1 225
3 903
505
7 724
- 1 429
4 511
442
8 557
- 2 236
4 851
485
8 890
- 2 456
5 265
489
9 312
- 2 462
4 910
526
8 799
- 2 919
C = Besoin en fonds de roulement
- 5 817
- 5 023
- 4 679
- 4 745
- 5 840
- 6 010
- 6 020
- 6 282
Liquidités
+/- Autres financiers à court terme
1 914
+ 430
2 649
+ 619
2 561
- 324
2 028
+ 131
2 673
+ 931
2 671
+ 839
2 381
+ 528
2 619
+ 160
D = Trésorerie
2 344
3 268
2 237
2 159
3 604
3 510
2 909
2 779
C + D = Fonds de roulement
- 3 473
- 1 755
- 2 442
- 2 586
- 2 236
- 2 500
- 3 111
- 3 503
Les fonds propres se renforcent et l’endettement diminue, alors que la trésorerie demeure largement positive. Le taux d’endettement financier est particulièrement faible (15,1% des fonds propres), notamment au regard des autres groupes (25% pour Carrefour ; et des premières estimations pour Casino, à confirmer).
Groupe Auchan – données consolidées en M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Fonds propres
8 471
9 286
9 820
10 227
11 559
12 547
12 902
13 281
Dettes à long et moyen terme
Disponibilités
Dettes à court terme
4 054
- 1 914
1 186
5 149
- 2 649
1 063
5 675
- 2 561
1 857
5 638
- 2 028
1 397
7 485
- 2 673
582
6 574
- 2 671
734
6 005
- 2 381
1 102
5 019
- 2 619
1 487
Total endettement net
3 326
3 563
4 971
5 007
5 394
4 637
4 726
3 887
Endettement net / Fonds propres (en %)
39,3
38,4
50,6
49,0
46,7
37,0
36,6
29,3
Endettement retraité des financements clients :
Dettes financières à plus d’un an
Dettes financières à moins d’un an
2 917
- 714
4 141
- 1 904
4 469
- 1 302
4 269
- 1 125
4 532
- 2 337
4 028
- 2 288
3 505
- 1 610
3 391
- 1 392
Total endettement financier retraité
En % des fonds propres
2 203
26,0
2 237
24,1
3 167
32,3
3 144
30,7
2 195
19,0
1 740
13,9
1 895
14,7
1 999
15,1
Taux de profit (Résultat net / Fonds propres) en %
8,8
9,2
7,3
8,2
6,8
5,7
6,2
3,8
Les restructurations ne pèsent donc pas trop sur la structure financière ; pas davantage la distribution des bénéfices vers la famille Mulliez. En 2017, un dividende de 350 M€ a été distribué (part du groupe), auquel il faut ajouter les 187 M€ hors groupe. En 2018, il est proposé un dividende (groupe) de 165 M€.
Enfin, le capital du groupe est détenu à plus de 93% par la famille Mulliez, le solde - soit un peu moins de 7% - étant détenu par les FCP Valauchan, Valfrance et Oney Val, et via les sociétés d’actionnariat étranger.
2. Le groupe Carrefour – annus horribilis.
L’année 2017 a connu de nombreuses transformations pour Carrefour :
- le remplacement de G. Plassat par Alexandre Bompard ; qui vient de définir un nouveau modèle Carrefour (modèle omnicanal, développant l’offre de produits frais et bio) ;
- l’introduction en bourse des activités du groupe au Brésil ; les actions de Grupo Carrefour Brasil mises sur le marché ont été apportées par Atacadão. Ce qui a permis de récupérer 0,84 Mds d’euros (groupe et hors groupe). A l’issue de l’opération, Carrefour détient 71,8% dans le groupe brésilien, Peninsula (le partenaire brésilien de Carrefour) 11,5%, et le flottant en bourse 16,7% ;
- la fusion des sociétés Carmila et Cardety, deux foncières du groupe. La nouvelle entité était détenue alors à hauteur de 42,45% par Carrefour. Cette nouvelle entité a procédé ensuite à une augmentation de capital de 628,6 M€, Carrefour ne souscrivant qu’à hauteur de 50 M€ ; par suite, le groupe Carrefour ne détient plus que 35,76% de Carmila, le solde étant détenu par les partenaires financiers du groupe ;
- l’acquisition définitive des 31 hypers espagnols rachetés au groupe Eroski (levée des conditions suspensives pour ces 31 magasins), l’accord portant sur 36 hypers, 8 galeries marchandes et 22 stations-service ;
- la dépréciation des goodwill sur l’Italie : avec constat d’une charge de dépréciation de 700 M€, dont il faudra se rappeler au moment de l’examen des résultats comptables.
Ceci se traduit partiellement sur la répartition du chiffre d’affaires : hausse des ventes en Espagne, amélioration de l’activité en Pologne et en Roumanie. Plus important, les ventes en France sont encore en léger retrait ; et les ventes en Chine en forte baisse ; en revanche, les ventes au Brésil se renforcent.
Mais globalement, le redressement est limité, si l’on se réfère aux nouvelles acquisitions de magasins. Plus préoccupant, les nouvelles mesures annoncée en 2018 risquent de se traduire par une nouvelle diminution, significative, du chiffre d’affaires du groupe, avec des fermetures de magasins (France, Belgique …) ; diminution qui ne sera pas compensée – du moins au début – par les nouvelles mesures visant à dynamiser le phygital dans le groupe.
Répartition
géographique
Chiffre d’affaires consolidé en millions d’euros
En % du chiffre d’affaires total
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
1. France
37 426
36 179
35 341
35 438
35 336
36 272
35 877
35 835
41,5
43,3
46,0
47,3
47,3
47,1
46,8
45,4
Espagne
Italie
Belgique
Grèce
Pologne
Turquie
Roumanie
Portugal
Autres
12 679
5 733
3 859
2 401
1 998
1 619
930
822
42
8 373
5 419
3 825
2 163
1 892
1 071
955
7 975
5 103
3 913
1 809
1 087
986
7 798
4 771
3 968
1 677
1 006
7 787
4 688
3 968
1 679
1 069
7 923
4 940
3 967
1 678
1 215
1
8 049
4 892
3 994
1 649
1 501
8 634
4 919
3 993
1 785
1 781
14,1
6,4
4,3
2,7
2,2
1,8
1,0
0,9
10,3
6,7
4,7
2,7
2,3
1,3
1,2
10,4
6,6
5,1
2,4
1,4
1,3
10,4
6,4
5,3
2,2
1,3
10,4
6,3
5,3
2,2
1,4
10,3
6,4
5,2
2,2
1,6
10,5
6,4
5,2
2,2
2,0
10,9
6,2
5,1
2,3
2,3
2. Autres Europe
30 083
23 698
20 873
19 220
19 191
19 724
20 085
21 112
33,4
29,2
27,2
25,7
25,7
25,6
26,2
26,8
Brésil
Argentine
Colombie
11 210
2 753
1 544
11 131
2 420
1 531
11 273
2 901
10 855
2 930
11 148
2 743
10 681
3 609
11 772
2 735
13 248
2 795
12,4
3,1
1,7
13,7
3,0
1,9
14,7
3,8
14,5
3,9
14,9
3,7
13,9
4,7
15,4
3,6
16,8
3,5
3. Amériques
15 507
15 082
14 174
13 785
13 891
14 290
14 507
16 043
17,2
18,6
18,5
18,4
18,6
18,6
18,9
20,3
Taïwan
Chine
Malaisie
Indonésie
Inde
Singapour
1 394
4 191
410
1 004
86
1 430
4 345
402
1 032
26
76
1 535
4 838
28
1 453
4 990
1 400
4 888
1 639
5 020
1 729
4 446
1 857
4 050
1,5
4,7
0,5
1,1
0,1
1,8
5,3
0,5
1,3
0,1
2,0
6,3
1,9
6,7
1,9
6,5
2,1
6,5
2,3
5,8
2,4
5,1
4. Total Asie
7 085
7 311
6 401
6 443
6 288
6 659
6 175
5 907
7,9
9,0
8,3
8,6
8,4
8,7
8,1
7,5
Total C.A. hors taxes
90 101
81 270
76 789
74 886
74 706
76 945
76 644
78 897
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
Base 100 = 2008
103,6
93,5
88,3
86,1
85,9
88,5
88,1
90,7
De fait, les mesures de 2017 ont été prolongées début 2018 par :
- un plan de restructuration drastique : rationalisation des implantations des sièges du groupe, avec un plan de départ de 2 400 personnes (sur 10 500 salariés des sièges) ; restructuration des magasins belges (avec un impact potentiel de 1 233 personnes) ; restructuration affectant les magasins ex-Dia (273 magasins potentiellement concernés), alors que ces magasins venaient d’être rachetés récemment ;
- un partenariat dit stratégique avec « Showroomprivé » ; avec une prise de participation de 16,86% du capital rachetés à Conforama, filiale du groupe Steinhoff. Les actionnaires fondateurs gardent 27,17% du capital ;
- un partenariat avec « La Poste » pour la livraison des courses à domicile à partir des « Drive » Carrefour ;
- un partenariat en Chine avec les groupes Tencent et Yonghui : ces groupes prendraient une participation dans Carrefour Chine, et Tencent permettrait de développer en outre la partie digitale des activités de distribution.
Groupe Carrefour – données consolidées en M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Ventes de marchandises
- Coût de la fidélisation
90 099
774
81 271
816
76 789
662
74 888
588
74 706
609
76 945
552
76 645
- 591
78 897
- 644
= Total des ventes de biens et services
- coût d’achat des marchandises
89 325
71 640
80 455
64 912
76 127
61 523
74 299
59 828
74 097
59 270
76 393
60 838
76 054
60 789
78 253
67 760
= Marge commerciale
- autres charges externes
17 685
5 992
15 543
5 579
14 604
5 168
14 471
4 954
14 827
4 987
15 555
5 928
15 265
5 330
15 493
5 447
= Valeur ajoutée
- coût salarial
- impôts d’exploitation
11 693
8 493
494
9 664
7 843
547
9 436
7 566
515
9 517
7 679
545
9 840
7 762
532
10 257
8 209
598
9 935
8 240
578
10 046
8 599
595
= Excédent Brut d’Exploitation
+ Revenus immobiliers
+/- Autres gestion
2 706
476
+ 1 711
1 574
433
+ 1 876
1 355
502
+ 1 831
1 293
482
+ 1 893
1 546
449
+ 1 771
1 450
481
+ 1 963
1 117
473
+ 2 247
852
484
+ 2 238
= Résultat opérationnel
- Charges financières
+ Produits financiers
4 893
823
166
3 883
820
63
3 688
935
53
3 668
770
49
3 766
599
35
3 914
547
32
3 837
542
27
3 574
470
25
= Capacité d’Autofinancement courante
+/- Résultats des sociétés mises en équivalence
+/- Résultats exceptionnels
+/- Impôts sur les sociétés
4 236
+ 35
- 1 137
- 697
3 126
+ 64
- 2 262
- 1 002
2 806
+ 72
- 707
- 388
2 947
+ 30
+ 144
- 631
3 202
+ 37
+ 149
- 709
3 399
+ 44
- 257
- 597
3 322
- 36
- 372
- 494
3 129
+ 4
- 1 310
- 618
= Capacité d’autofinancement
- Amortissements des immobilisations corporelles
- Autres amortissements
+/- Toutes provisions
+/- Résultats nets des sociétés abandonnées
2 437
1 633
240
- 48
+ 52
- 475
1 394
267
- 40
+ 2 580
1 783
1 269
205
- 74
+ 1 081
2 490
1 199
180
- 53
+ 306
2 680
1 203
147
- 31
+ 67
2 589
1 282
155
- 33
+ 4
2 420
1 313
143
- 30
- 40
1 205
1 359
175
- 33
= Résultat net comptable
Dont Groupe
Dont hors Groupe
568
433
135
404
371
33
1 316
1 233
83
1 364
1 263
101
1 367
1 249
118
1 123
980
143
894
746
148
- 362
- 531
169
Effectif moyen
Coût salarial moyen en €uros par mois
464 148
1 525
407 861
1 602
358 396
1 759
364 795
1 754
368 797
1 754
375 529
1 822
372 330
1 844
376 154
1 905
Tout cela permet de lire les résultats de 2017 comme une catastrophe annoncée, qui va encore se prolonger (au moins partiellement) en 2018.
Chez Carrefour comme pour Auchan, nous retrouvons un compte de résultat qui reste « acceptable » jusqu’au niveau de la valeur ajoutée. Cette dernière est en retrait par rapport à 2014 à 2016, à un peu moins de 13% des ventes. Mais cette diminution du taux de valeur ajoutée s’accompagne d’une hausse relative du coût salarial ; par suite, l’excédent brut d’exploitation perd 1 point entre 2014 (2,1% des ventes) et 2017 (1,1% des ventes).
Le résultat opérationnel par segment géographique permet de localiser les difficultés :
- la France est particulièrement concernée : le résultat opérationnel rapporté au chiffre d’affaires perd 1,7 points entre 2014 et 2017. La perte est particulièrement forte entre 2016 et 2017 : le taux perd 1 point : de 2,9% à 1,9%. Ce qui est évidemment préjudiciable à l’activité globale du groupe, la France restant le principal segment géographique du groupe (à l’inverse du groupe Auchan).
Groupe Carrefour – Chiffre d’affaires et résultat opérationnel
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
France
Europe (hors France)
Amérique
Asie
Hard discount, proximité, holdings
34 907
24 597
13 919
6 923
9 753
35 179
23 699
15 082
7 312
35 341
20 873
14 174
6 400
35 438
19 220
13 786
6 443
35 336
19 191
13 891
6 288
36 272
19 724
14 290
6 659
35 877
20 085
14 507
6 176
35 835
21 112
16 042
5 907
Total du chiffre d’affaires en M€
90 099
81 271
76 789
74 888
74 706
76 945
76 645
78 896
France
Europe (hors France)
Amérique
Asie
Hard discount, proximité, holdings
1 284
726
441
289
232
862
508
554
258
929
509
608
168
- 74
1 198
388
627
131
- 106
1 271
425
685
97
- 92
1 191
567
705
13
- 31
1 031
712
711
- 58
- 45
692
677
715
4
- 83
Total Résultat opérationnel avant éléments non courants
2 972
2 182
2 140
2 238
2 386
2 445
2 351
2 005
France
Europe (hors France)
Amérique
Asie
Hard discount, proximité, holdings
3,7
3,0
3,2
4,2
2,4
2,5
2,1
3,7
3,5
2,6
2,4
4,3
2,6
3,4
2,0
4,5
2,0
3,6
2,2
4,9
1,5
3,3
2,9
4,9
0,2
2,9
3,5
4,9
- 0,9
1,9
3,2
4,5
0,1
% Résultat opérationnel / Chiffre d’affaires
3,3
2,7
2,8
3,0
3,2
3,2
3,1
2,5
La zone Europe est en « convalescence » en 2017 ; mais il faut rester prudent. Si en effet le taux de Résultat Opérationnel reste plus important que la moyenne du groupe, il diminue néanmoins ; son niveau absolu bénéficie en fait du renforcement espagnol.
L’Amérique du sud demeure le point fort du groupe ; ce qui a été « reconnu » par la mise sur le marché d’une partie du capital de « Carrefour Brasil » ; mais là encore, sortir du groupe une partie (même partielle) particulièrement rentable, renvoie aux pratiques antérieures visant à dégager coûte que coûte des résultats, pour distribuer à des actionnaires prédateurs (notamment le groupe Arnault). Il faut noter que la composition exacte des actionnaires n’est pas encore connue à fin mars 2018, le site Carrefour ne donnant que les actionnaires à fin 2016 (la sortie de Colony, partenaire initial de groupe Arnault, n’est donc pas encore officiellement actée).
Enfin, l’Asie n’est pas en grande forme, avec un chiffre d’affaires qui diminue. Il faut donc attendre le miracle « Tencent » ; à ceci près que les autres groupes ont une longueur d’avance (voir le partenariat entre Auchan et Alibaba), et qu’ils n’ont pas cédé une partie de leurs titres pour permettre les alliances avec des partenaires chinois.
La capacité d’autofinancement est affectée par d’importantes pertes exceptionnelles (1,3 milliards d’euros), qui renvoient à la question du goodwill italien, mais également à des coûts de réorganisation : refonte des chaînes logistiques en France, plan de fermeture de magasins en Chine, coût d’insertion des magasins Eroski. Ce qui entraîne en définitive (les autres éléments liés aux amortissements et provisions variant peu entre 2016 et 2017) une perte de 362 M€ pour le groupe (dont - 531 M€ pour la part du groupe). C’est le plus mauvais résultat, de longue date.
Le bilan à fin 2017 est le suivant :
Groupe Carrefour – données consolidées en M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Fonds propres
+ Provisions
+ Dettes à plus d’un an
10 563
3 748
10 365
7 626
4 266
9 513
8 361
4 580
8 983
8 597
4 139
7 550
10 228
4 104
6 815
10 672
3 522
6 682
12 008
3 607
6 200
12 158
3 492
6 428
A = Capitaux permanents
24 676
21 405
21 924
20 286
21 147
20 856
21 815
22 078
Immobilisations d’exploitation
+ Immobilisations financières
30 875
2 564
26 219
2 458
23 792
2 261
22 847
2 572
24 669
3 571
24 314
3 469
25 996
3 700
25 303
3 694
B = Actif immobilisé
33 440
28 677
26 052
25 419
28 240
27 783
29 696
28 996
A - B = Fonds de roulement
- 8 764
- 7 272
- 4 128
- 5 133
- 7 093
- 6 927
- 7 881
- 6 918
Stocks
+ Clients
- Dettes fournisseurs
+/- Autres créances et dettes d’exploitation
6 994
979
16 796
- 495
6 848
1 265
15 362
- 1 712
5 658
431
12 925
- 1 602
5 738
524
12 854
- 1 615
6 213
374
13 384
- 1 651
6 362
678
13 648
- 2 078
7 039
1 255
15 396
- 2 209
6 690
1 138
15 082
- 2 188
C = Besoin en fonds de roulement
- 9 319
- 8 962
- 8 439
- 8 207
- 8 449
- 8 686
- 9 311
- 9 442
Liquidités
- Autres financiers à court terme
3 271
2 715
3 849
2 159
6 574
2 263
4 757
1 683
3 113
1 757
2 725
966
3 305
1 875
3 593
1 069
D = Trésorerie
555
1 690
4 311
3 074
1 356
1 759
1 430
2 524
C + D = Fonds de roulement
- 8 764
- 7 272
- 4 128
- 5 133
- 7 093
- 6 927
- 7 881
- 6 918
Malgré les résultats médiocres (dont certains – comme les provisions sur le goodwill italien – n’ont pas d’impact sur la trésorerie), le groupe préserve sa structure financière :
- les fonds propres se renforcent, avec le maintien du paiement d’une partie du dividende en titres ;
- ce qui permet de financer les investissements sans trop de difficulté ; le groupe pratique en effet un renforcement de son endettement financier à long terme, compensé par une diminution significative de son endettement à court terme et une hausse des liquidités.
De fait, le taux d’endettement financier diminue à nouveau de manière significative : il était encore de près de 47% en 2014, à 39% en 2015, puis à 32% en 2016 ; il est réduit à un peu plus de 25% en 2017.
Groupe Carrefour – Données consolidées en M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Fonds propres groupe
Fonds propres minoritaires
Dettes financières à plus d’un an (1)
Dettes financières à moins d’un an (1)
A = Total endettement (1)
B = Total Fonds propres
Taux d’endettement financier : A/B (%)
9 584
979
8 746
527
9 273
10 563
87,7
6 617
1 009
7 696
- 592
7 105
7 626
93,2
7 487
874
8 589
- 4 564
4 025
8 361
48,1
7 844
754
6 934
- 3 150
3 784
8 597
44,0
9 191
1 037
5 844
- 1 058
4 786
10 228
46,8
9 633
1 039
6 232
- 2 089
4 143
10 672
38,8
10 426
1 582
5 764
- 1 937
3 827
12 008
31,9
10 059
2 099
6 6634
- 3 573
3 061
12 158
25,2
(1) Les dettes sont retraitées des financements clients
Par suite, le groupe dispose à nouveau de marges de manœuvre au niveau financier.
B. Boussemart – 29 mars 2018.
6 commentaires -
Bonjour
Vous pourrez voir demain sur France 3 l'émission "Pièces à conviction" consacrée à "Bernard Arnault, l'art de payer moins d'impôts".
Avec une petite contribution à ce film.
B. Boussemart
votre commentaire -
Bonsoir
Je viens d'écouter ce soir diverses radios sur les sujets d'actualité (les retraités nantis qui sont dans la rue ; les cheminots qui contestent la réforme de Macron et de ses sbires ...) et la discussion sur Antenne 2, et notamment le fait que les pauvres capitalistes nous demandent encore des sacrifices pour préserver notre avenir.
Quelques remarques immédiatement (je vais mettre sur ce blog dans les jours qui suivent les preuves de ce que j'avance) :
- les retraités nantis : les seuls arguments sont sur des moyennes de revenus (quelles moyennes d'ailleurs ?), qui feraient que les revenus des retraités seraient supérieurs à ceux des jeunes actifs ... La bonne blague. De quels revenus parle t-on ? Des revenus des travailleurs, ou des revenus des riches du CAC 40 et autres ? On ajoute des choux et des carottes : les revenus des sieurs Dassault, Arnault etc ... qui sont au-dessus de l'âge légal de la retraite, à ceux des ouvriers de chez Renault, de la fonction publique etc ... qui n'ont pas eu le plaisir d'accumuler des titres pour bénéficier des revenus du capital !!! Honte à RTL et consorts ... qui ont en rajouté toute la journée ! Et la manipulation marche à fond : même des retraités à 2 000 € par mois se sentent coupables ! Et on leur raconte la solidarité etc ... le fait que leurs parents n'avaient que le minimum vieillesse etc ... Et le PIB .. Messieurs les calculateurs en chef des retraites .. . De combien a t-il augmenté ? Et quelle est sa répartition entre les riches et les pauvres ? De plus en plus d'inégalités, y compris au sein des retraités. Monsieur Macron, on a bien compris votre stratégie : vous voulez remplacer la lutte des classes par la lutte des catégories d'âges ... Mieux diviser pour mieux régner ...
- les cheminots nantis. Autre bonne blague. J'ai eu l'occasion à deux reprises sur Radio Campus (hier et le 7 mars), c'est public, vous pouvez vérifier, que non seulement la SNCF (et il faut bien évidemment regarder le niveau comptable auquel on s'attache) n'a pas perdu d'argent entre 2006 et 2017, mais que sa dette est uniquement liée à deux faits importants : d'une part que l'Etat n'a jamais mis en capital de l'argent à la hauteur de ce qu'il demandait comme service public à la SNCF (mobilité comme réseau, et surtout réseau - c'est joli de faire des lignes TGV, mais il faut les financer) ; et surtout qu'au niveau comptable, la réforme de 2014-2016 a transféré la totalité de la dette que l'Etat devait garantir vers la SNCF (je vais donner l'écart des comptes consolidés entre groupe SNCF 2013 et groupe SNCF 2017 - comme par hasard, les comptes groupes ne sont pas disponibles en 2014 et 2015, au moment où les manipulations financières sont au top), sans oublier le fait que les rares pertes comptables (deux exercices connus sur la période 2006-2017) sont uniquement liées à des "pertes de valeur" décidées par la direction de la SNCF, par rapport à sa stratégie. En d'autres termes, on décide par exemple de fermer des gares, et on provisionne (donc on crée des pertes comptables) qui "obligent" financièrement à ces fermetures ... Et le plus gros de ces "pertes de valeur" sont liées à Réseau Ferré de France (près de 9 milliards d'euros en 2015). Ce qui entraîne des fonds propres négatifs pour l'ensemble du groupe SNCF (mobilité comme réseau), une manière de justifier la politique actuelle ... préparée de longue date. Monsieur Macron, on a bien compris votre stratégie : diviser les catégories de français les unes par rapport aux autres ... Et aux financiers de rafler la mise !!! Là encore, Macron se dévoile : ici aussi, c'est diviser pour mieux régner ... Les "nantis de la SNCF et de la fonction publique" ... par rapport aux salariés du privé, qui tirent également la langue (vu les faibles hausses de salaires accordées par les copains du CAC 40). Pourquoi Macron ne donne pas son salaire lorsqu'il était à la banque Rothschild ? La comparaison des privilégiés serait enfin intéressante !!!
- encore ce soir, une représentante bcbg de la république en marche qui nous explique sur France 2 que les entreprises n'ont pas assez d'argent pour investir ... et qu'il faut les aider ... Autre bonne blague du macronisme. Les groupes mondiaux (y compris français) n'ont jamais autant gagné d'argent et n'ont jamais accumulé autant d'argent. Là est tout le problème capitaliste. Au contraire, ils ne savent plus quoi faire de leur argent, sinon spéculer. D'où les hausses faramineuses des bourses mondiales ... qui commencent à paniquer (depuis plusieurs semaines) à la moindre nouvelle politique ou économique. Nous avons déjà dit que le capitalisme était moribond .. Nous confirmons ... Voir notre prochain ouvrage, chiffre à l'appui.
En attendant, il faut soutenir toutes les luttes qui existent actuellement. Oui ; vous ne savez pas ; mais informez vous. Ne comptez pas sur la presse Dassault, Drahi, Pinault, ... (voir mon ouvrage sur les grandes fortunes, les banquiers et les politiciens) pour vous donner l'information.
Allez la chercher. Vous la trouverez. Bonnes grèves et bonnes luttes. Un cinquantenaire (1968-2018), ça se fête dignement.
B. Boussemart
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires