• Bonjour

    J'attendais depuis quelque temps la publication officielle de certaines sociétés qui contrôlent groupe Arnault (le holding de notre homme qui valait 100 Mds $), afin de finaliser l'organigramme ci-dessous. Les principales sociétés (notamment belges et luxembourgeoises) viennent de publier leurs comptes en ce début d'août. Voici le résultat (avec quelques imperfections liées à l'occultation de certaines données - Bernard ne va pas jouer la transparence à fond). Et d'abord et avant tout, Groupe Arnault ne publie plus aucun compte depuis  ... 2009 !!! Il est notamment indispensable de vérifier les comptes publiés par Financière Agache, Dior et LVMH (notamment ce qu'ils indiquent pour le % de détention de la famille Arnault sur le groupe).

    Télécharger « OrganigrammeGlobalArnault2019.pdf »

    Cet organigramme montre d'abord que Groupe Arnault n'est pas en totalité détenu par la famille. Et qu'il existe de multiples participations croisées entre Groupe Arnault et certaines sociétés du groupe. Il n'est donc pas possible, comme le font les contempteurs du capitalisme mondialisé et de ses brillantes "réussites personnelles ", de prendre comme base de calcul de la fortune "Arnault" la totalité du groupe Arnault.

    Si on considère que Groupe Arnault est totalement détenu par la famille, la valorisation atteint effectivement en théorie 100 milliards de dollars à un petit instant de l'année 2019 (voir ci-dessous). Mais cette hypothèse est fausse.

    Télécharger « 2019-Valorisation théorique de la famille Arnault.pdf »

    Par suite, la valorisation par Challenges (comme Forbes à 100 Mds $) à 90 M€ est tout simplement "bidon" : elle ne tient pas compte :

    - de la participation de Scheffer dans Groupe Arnault ;

    - des intérêts croisés avec des filiales de contrôle de Groupe Arnault, filiales endettées auprès de financiers ;

    - de l'opération Carrefour qui coûte de l'argent chaque année. Encore fin 2017, Europatweb signalait la perte de plus de la moitié de son capital, alors qu'il avait été déjà augmenté pour faire face aux pertes fin 2011 et en 2015. Cervinia Europe (voir l'organigramme) a enregistré 97 M€ de pertes en 2017 et 107 M€ de pertes en 2018 (ses fonds propres sont négatis à hauteur de 11 M€, et elle supporte une dette financière de 650 M€) ; Courtinvest accuse en Belgique des fonds propres négatifs pour 1 451 M€, et une dette financière de 821 M€ (260 M€ de pertes en 2017 et 202 M€ en 2018) ; Cervinia accuse également en Belgique 630 M€ de fonds propres négatifs fin 2018 (129 M€ de pertes en 2017 et 189 M€ de pertes en 2018) ; Bunt au Luxembourg a 66 M€ de fonds propres négatifs (73 M€ de pertes en 2018). L'opération "Carrefour" est un véritable gouffre financier pour Arnault, que tout le monde met sous le boisseau.

    Il faut enfin signaler que la famille Arnault non seulement ne publie pas les comptes de Groupe Arnault depuis 2009 ; mais qu'il en va de même pour les comptes d'Europatweb (depuis 2008), des comptes très partiels pour les sociétés luxembourgeoises de contrôle, notamment pour la détention des filiales (pas de % de détention notamment) comme Scheffer, Sophiz, Delcia, Le Peigné, Coromandel et Financière Agache. Dans la plupart des cas (Financière Agache, Dior, LVMH), les détenteurs minoritaires du capital ne sont pas distingués. C'est pour cette raison qu'il existe un faible écart entre la somme des partiications de l'organigramme et le total mentionné dans les documents de référence.

    En tout état de cause, Challenges fait une nouvelle fois pour la famille Arnault des erreurs grossières. Mais ça vaut bien quelques pubs pour les grandes marques du groupe. On appelle cela comment ?

    B. Boussemart

     

     


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  • Bonjour

    Comme chaque année, je compare les estimations que je calcule pour le magazine Capital avec les valorisations des grandes fortunes de France publiées par Challenges.

    Et comme chaque année, je suis sidéré par les écarts (en plus ou en moins), qui ne s'expliquent aucunement par le fait que j'utilise la moyenne boursière (pour les entreprises cotées) des 4 premiers mois de l'année (janvier à avril), alors que Challenges prend probablement les dernières valorisations boursières (d'où les différences comme cette année où la bourse monte fortement en avril, mai et juin).

    Mais s'il n'y avait que cela !!!

    Bientôt un bétisier des valorisations "Challenges", lesquelles sont portées au nues par toute la presse macronienne. Ce qui se comprend, n'est-ce pas BFM, LCI etc ... avec les éditorialistes "maison" et variés qui interrogent doctement ces valeurs (en forte hausse) avec la question du ruissellement (fake new) ! Suspense : va t-il rester quelques centimes à distribuer aux gueux ?

    B. Boussemart

     


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  • Bonjour

    Pour avoir travaillé sur le sujet depuis longtemps, notamment dans mon ouvrage de 2012 "Grandes fortunes, banquiers, politiciens ..., La collusion des pouvoirs face à la crise" aux Editions Estaimpuis, je vous recommande l'ouvrage de Juan Branco "Crépuscule" Editions Au diable Vauvert - Massot Editeurs ; qui décrit par le menu les manipulations médiatique et financière utilisées par l'oligarchie française pour mettre Macron au pouvoir. Nous en avons parlé avec André dans Radio Campus mercredi dernier (les bons calculs économiques - allez sur le site de Radio Campus Villeneuve d'Ascq).

    Cet ouvrage est directement accessible sur internet, en téléchargement libre. Donc, n'hésitez pas. Vous apprendrez les dessous d'une "république" (mieux vaut maintenant mettre les guillemets") devenue bananière sous Macron.

    B. Boussemart

    PS - Je comprends mieux pourquoi la presse n'a pas parlé de mon bouquin à l'époque.

    Pour ceux qui sont paresseux et qui ont peu de moyens financiers ; voici le texte en lien (ce texte est incomplet par rapport au bouquin) ; mieux vaut acheter le livre, il est édifiant.

    Télécharger « Crépuscule, Juan Branco.txt »

    Une version plus "lisible" que celle ci-dessus :

    Télécharger « Branco Macron et son Crepuscule.pdf »

     


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  • Bonjour

    J'ai effectivement été trop rapide dans l'interprétation des remontées de dividendes vers la famille Mulliez. J'ai pris les dividendes versés par le groupe à l'ensemble des actionnaires (dont les actionnaires chinois) et pas uniquement les dividendes versés à la famille Mulliez. Je dois donc rectifier :

    - rien ne bouge sur la question du ruissellement des groupes vers le bas peuple. Les dividendes versés par les groupes, qu'ils aillent aux actionnaires chinois ou à la famille Mulliez, sortent des comptes du groupe Auchan ; et ne peuvent pas servir à investir. Macron, avec sa théorie du ruissellement, est donc un bonimenteur. Et je persiste et signe. Mais Bebert n'est probablement pas un thuriféraire de Macron. Il se contente de défendre les intérêts de la famille Mulliez, ces pauvres gens qui ne gagnent pas beaucoup d'argent ; et doivent donc être défendus contre des commentateurs malveillants.

    - par contre, il faut nuancer le montant des dividendes remontés entre 2013 et 2018 vers la famille Mulliez. Ces dividendes passent par les sociétés Aumarché, Samauchan et Soparfil, trois sociétés du groupe Mulliez qui contrôlent collectivement Auchan Holding. Par suite, ils obtiennent chaque année du groupe Auchan des dividendes, repris dans les comptes sociaux (et non pas consolidés). J'ai donc repris les comptes publiés par Aumarché, Soparfil et Samauchan, qui donnent chaque année le montant des dividendes qu'ils reçoivent du groupe Auchan (ou maintenant, de Auchan Holding). J'ai fait une hypothèse sur 2018, compte tenu de la décision de distribution des dividendes proposés au titre de l'exercice 2017 à ses actionnaires par Auchan Holding. Entre 2013 et 2018, Aumarché a reçu 775 430 K€ du groupe Auchan ; Soparfil a reçu 101 950 K€ et Samauchan 93 704 K€. En cumulant ces sommes, nous ne sommes pas loin du calcul de Bebert, puisque nous obtenons 971 084 K€. Mais il ne faut pas oublier l'argent qui va directement dans les poches de Gérard Mulliez et de son holding familial Ausspar (qui détient environ 10% du capital de Auchan Holding) ; le total versé à Gérard Mulliez fait 120 617 K€. Ce sont donc au total 1 091 701 K€ qui remontent de groupe Auchan vers la famille Mulliez entre 2013 et 2018. Bebert l'a joué modeste. Près de 1,1 milliards d'euros en 6 années rien que venant d'Auchan ; ça fait près de 182 M€ par an ; et par rapport à l'effectif français du groupe (comme le groupe ne publie pas les effectifs France, nous reprenons les effectis Auchan France - Hypers + Supers publiés dans les comptes sociaux) qui est en moyenne annuelle entre 2013 et 2017 (2018 n'est pas publié) de 62 265 personnes, ces dividendes représentent 2 920 € annuel par salarié, pour chaque année. De quoi mettre un peu de beurre dans les épinards.

    Au total, sans ruiner la famille et en ne versant pas autant de dividendes, Auchan pouvait sans aucune difficulté payer 250 €uros de plus par mois à chaque salarié pendant 5 ans.

    Les salariés seront j'espère reconnaissant à Bebert de m'avoir fait corriger ma copie. Ils peuvent espérer récupérer des augmentations de salaires sans aucunement menacer l'avenir du groupe. J'ajoute enfin qu'au dessus du holding Aumarché, il existe un surholing Suraumarché, qui verse directement en compagnie des autres sur-holdings du groupe aux 3 SCA de la famille des dividendes. Suraumarché entre 2013 et 2015 a reçu 964,936 M€ de dividendes (pas de dividendes en 2016 et 2017). Ce qui a permis de renforcer les fonds propres, sans pénaliser les dividendes globaux reçus par la famille de l'ensemble des sociétés du groupe Mulliez. Je vous renvoie aux autres articles de ce blog.

    B. Boussemart

     


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  • Bonjour

    Qui a dit que les Mulliez ne licenciaient jamais ? D'après C. Sannat (Insolentiae.com du 11 mars 2019), "Chez Auchan, et "en attendant un retour à l'équilibre fin 2020, la famille s'engage à ne pas toucher de dividendes pour 2018 et à ne pas procéder à des licenciements". C'est un comportement suffisamment rare pour être relevé, et si beaucoup reprochent à la famille Mulliez d'être en Belgique pour des questions de fiscalité (notamment sur les successions) il ne faut pas oublier la force des groupes familiaux qui ne sont pas désincarnés mais qui appartiennent à de vrais gens." ...

    Pas de chance ... Auchan retail vient d'annoncer aujourd'hui (voir actu.fr/economie - article de Hervine Mahaud du 30/04/2019) que face "à d'importantes difficultés économiques, le groupe Auchan a annoncé mardi 30 avril 2019 que 21 sites allaient être cédés. En tout, 723 salariés sont concernés par ce plan".

    Nous avons déjà dit dans nos articles 293 à 295 ce que nous pensions des arguments fallacieux employés par Auchan Retail France pour justifier un coup de balai financier ; et aujourd'hui le nettoyage social. Et ceci, après que le groupe ait bénéficié d'aides importantes de l'Etat, notamment dans le cadre du CICE :

    - entre 2013 et 2018, le groupe Auchan a réalisé un cumul de 2 706 M€ de bénéfice net (y compris en retirant la perte de 2018 pour 946 M€) ;

    - entre 2013 et 2018, le groupe Auchan a versé à ses actionnaires 1 997 M€ de dividendes ; ce qui représente près de 74% des résultats remontant vers la famille - et de plus en plus vers la famille, car le groupe s'est délesté des salariés en rachetant massivement les titres détenus par Valauchan et ValFrance ;

    - entre 2013 et 2018, le groupe Auchan a obtenu un cumul de 522 M€ au titre du CICE ; ce qui représente plus de 26% des dividendes distribué ! Plus d'un euro sur 4 de dividende distribué vient d'une aide de l'Etat. Belle niche fiscale à laquelle Macron ne touche pas ; il va même la doubler cette année (au prétexte de l'année fiscale "blanche").

    Bien entendu, la famille n'a pas été beaucoup affectée par le paiement de l'ISF (une grande partie de la famille est en Belgique) ; et Gérard Mulliez (résident français), toujours à certaines responsabilités au sein du groupe, n'est pas soumis à cet impôt (puisque la fortune "professionnelle" n'était pas prise en compte dans le calcul de l'ISF). Et comme Macron ne revient pas sur l'ISF, le patronat peut dormir sur ses deux oreilles et continuer à exploiter tranquillement les salariés.

    Nous revenons avec André sur tous ces points dans notre émission mensuelle à Radio Campus Lille, sur les bons calculs économiques, demain de 12 à 13 h. Vous aurez également des informations sur le CAC 40, et sur les généreux donateurs à Notre Dame de Paris (Arnault, Bettencourt, Pinault ...). Petit exemple : entre 2006 et 2018, les groupes du CAC 40 ont réalisé 866 milliards d'euros de bénéfice net, et versé à leurs actionnaires 504 milliards d'euros de dividendes. Et le patronat, après les "super" mesures Macron, se plaint encore ? Il avait toutes ces années largement de quoi investir ... Et à quoi il réserve les bénéfices ? Non pas à l'investissement ... Non pas au ruissellement ... Mais à mettre la plus grosse part dans ses poches ... Ces messieurs-dames du CAC 40 prennent l'argent et se tirent ... ailleurs. Et en plus, quand ils investissent, c'est souvent pour délocaliser !!!

    Les Mulliez ne font pas partie du CAC 40, mais ont les mêmes pratiques que Carrefour. Le groupe Carrefour - qui lui appartient au CAC 40 et qui lui a fait des pertes en 2017 et 2018 - a réalisé entre 2006 et 2018 près de 10,8 milliards de résultat net (en pillant le groupe par la ventes de filiales etc) et versé plus de 7,2 milliards de dividendes à ses actionnaires, dont Arnault ... Et comme Auchan, Carrefour licencie encore en 2019 !!!

    Et c'est cette europe capitaliste que Macron veut nous imposer de plus en plus. Dernier petit ajout : il paraît que nous n'avons pas été affecté comme la Grèce par des décisions gouvernementales imposées par l'Europe. Mais la baisse des retraites, l'absence de hausse des salaires ... C'est comme la Grèce. Macron n'a pas hésité à prendre sur les retraités la CSG sans compensation, et à ne pas indexer les retraites sur l'inflation. C'est comme en Grèce, mais en catimini ... Et n'oubliez pas ... L'impact de la non indexation etc ... ça ne revient pas ; car d'année en année, l'éventuelle ré-indexation ne portera que sur des retraites déjà affectées par la non indexation actuelle. Et Macron remet à 2020 et 2021 (même avec quelques aménagements pour faire croire que les braves retraités vont s'y retrouver) cette réindexation. C'est du  bonimenteur ... Et surtout du menteur.

    B. Boussemart


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