• Décidemment, la famille Mulliez profite des fêtes chrétiennes pour licencier dans ses sociétés. Après Noël et Pimkie, c’est au tour de Pâques et Surcouf.

     

    Petit historique (voir La richesse des Mulliez : pages 433 & 434) : Hugues Mulliez (petit-fils de Francis Mulliez, cadet de la famille Louis Mulliez-Lestienne ; et fils de Stéphane Mulliez – société Pickwick) a créé la société Youg’s en 2002. Cette société  gérait, avant la reprise de Surcouf, quatre magasins spécialisés dans la vente de produits et de services informatiques (dont deux magasins ouverts en 2007-2008 à Hénin-Beaumont et à Carré Sénart).

    Depuis cette création jusqu’à janvier 2008, Youg’s avait essuyé des pertes importantes : un cumul de 3,1 M€ ; à laquelle il fallait ajouter un abandon de créances de 1,2 M€ (exercice 2007-08, avec clause de retour à meilleure fortune). Le chiffre d’affaires des deux premiers magasins tournait depuis 2003-04 autour de 7 à 8 M€ selon les années, et après l’ouverture des deux autres magasins en 2007-08 avait atteint un peu plus de 10 M€. L’effectif moyen passe alors de 31 à 82 personnes.

    Surcouf supporte 60,4 M€ de pertes de 2004 à 2005 (tous les exercices sont déficitaires sur cette période de 5 ans) et réalise près de 282 M€ de chiffre d’affaires en 2005 (sa meilleure des 5 années) et près de 230 M€ en 2008. A cette date, Surcouf emploie encore 582 personnes, contre 808 personnes fin 2004.

     

    Donc, nouvelle histoire d’une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf !!!

     

    Pour autant, le rachat de Surcouf au groupe PPR par Hugues Mulliez est une opportunité des deux côtés : le groupe PPR se « débarrasse » d’une entité qui perd de l’argent et qui ne rentre pas dans la stratégie financière de la famille Pinault, et Hugues Mulliez renforce d’un coup son parc de magasins, et reprend une marque plus « visible ». D’ailleurs, l’ensemble des magasins Youg’s passe progressivement sous la marque Surcouf, en même temps que le concept initial « Youg’s » est peaufiné.

    Notre « grenouille » Youg’s avait cependant besoin d’argent frais : en janvier 2008, son capital de 1,3 M€ était totalement mangé par les pertes, et ses fonds propres négatifs à hauteur 1,1 M€. Par suite, début 2009, un coup d’accordéon est réalisé sur le capital de Youg’s : il est successivement réduit de 1,3 M€ et mis à 0, puis augmenté d’un apport de 5 M€, souscrit par Hugues Mulliez en nue-propriété, et par Stéphane Mulliez (½) et son épouse (½) en usufruit.

    Ainsi, il ne reste que 3,9 M€ de fonds propres réels chez Youg’s, qui sont probablement utilisées à hauteur de 3,35 M€ pour le rachat de Surcouf à Caumartin Participations, la filiale de PPR qui détient 100% de Surcouf depuis 2007. Probablement, aucun chiffre n’ayant été publié. Pourquoi alors 3,35 M€ ? Parce que Caumartin Participations a d’abord racheté en 2007 à la FNAC les titres Surcouf pour 1 € ;  puis a procédé à une augmentation de capital en mai 2009 afin de résorber les pertes accumulées de Surcouf ; enfin, a réalisé une nouvelle augmentation de capital de Surcouf en juin 2009, à hauteur de 3,35 M€, avant de nommer à cette même assemblée générale comme administrateurs Hugues Mulliez, son frère Romain et Vincent Arnault.

     

    Pour la grenouille Youg’s, il s’agit alors de rentabiliser l’opération ; la restructuration se traduit aujourd’hui par un licenciement économique de 179 salariés. Le « blog CGT Virgin » indiquait le 31 mars 2010 que ces licenciements étaient liés au refus des salariés concernés de réduire des 2/3 la part variable de leur rémunération.

    Ceci n’est pas sans rappeler les licenciements pratiqués par Auchan France pour des salariés du rayon électroménager (voir le blog CFDT Auchan centrale et Auchan Cadres en 2008).

     

    La famille Mulliez adore les parties variables des rémunérations, à la condition qu’elle contrôle avec ses propres critères ce qu’elle paie en partie variable, via l’intéressement, et surtout sans charges sociales. Quand cette partie variable dépend du travail des salariés et des ventes aux clients (qu’elle contrôle moins, par définition), il faut d’urgence modifier les contrats de travail. Et si le salarié n’est pas content, la porte. Encore une vision « AFM » du dialogue social ; après tout, il faut bien « faire passer l’homme avant le fric » ! Ah non ?

     

    B. Boussemart

     


    7 commentaires
  • Je suis avec intérêt les visiteurs de ce site, ainsi que le nombre de pages qu’ils lisent. Et bien évidemment, les commentaires.

    Ces derniers jours, les lecteurs « Alain Jucetisse » (16 mars sur le premier article du blog) et « Retmin » (22 mars sur l’article 22) ont fait des commentaires (publiés). La publication de ces commentaires étant directement attachée aux articles en question, les lecteurs doivent se référer à ceux-ci. Deux points en conséquence :

    - sur la forme des commentaires. Il est logique que de nouveaux visiteurs fassent des commentaires. Le fonctionnement du site attache ces commentaires à l’article en question. Ce qui rend les peu lisibles s’ils sont éloignés dans le temps, et c’est parfois dommage. N’hésitez pas en conséquence à réagir sur le dernier article du blog, en mettant en référence le numéro de l’article que vous souhaitez commenter. Ce sera plus simple.

    - sur les deux commentaires en question. Ils s’intéressent en fait aux réactions de la famille Mulliez à l’égard de mon travail, de ce blog et des interventions diverses publiées dans la presse ou entendues à la radio.

    Quelques précisions donc.

    Monsieur Gérard Mulliez m’a envoyé un huissier le 4 septembre 2008 à mon domicile, au nom de sa société Ausspar, afin, selon les termes du jugement du TGI, « enjoindre Monsieur Benoît BOUSSEMART de remettre à l’huissier mandaté par la S.A.S. AUSSPAR, lors de la signification de l’ordonnance à intervenir, trois exemplaires de l’ouvrage « La richesse des Mulliez », la S.A.S. AUSSPAR offrant d’en acquitter le prix, et ce à peine d’une astreinte de 5.000 € par jour de retard, le juge des référés se réservant la liquidation de l’astreinte ; ».

    Nous ne sommes donc pas dans un contexte de « rencontre symbolique » à 1 euro ; ou entre des gens de « bonne compagnie ». Sur la question du SPA (voir le commentaire d’Alain Jucetisse), au niveau du Savoir, M. Gérard Mulliez a dû attendre la publication du livre ; une de mes meilleures ventes a d’ailleurs été « La maison de la presse » à 10 mètres du siège de l’Association Familiale Mulliez. Plus intéressant, beaucoup d’informations à ma disposition n’ont pas encore été publiées (voir ci-après). Sur le Pouvoir, l’AFM, ce qui a été confirmé directement par le procès que M. Gérard Mulliez m’a intenté et perdu, savait déjà qu’elle n’a aucun moyen de pression à mon encontre ; je suis – et reste – un homme libre (c’est mon seul luxe, et il ne se mesure pas en euros). Quant à l’Avoir, je viens de préciser ma position.

    Quant à la suite des publications sur la fortune de la famille Mulliez.

    Je n’ai évidemment renoncé à rien. Les lecteurs auront l’occasion d’avoir toutes les nouvelles informations sur le « groupe Mulliez », bientôt. J’attends – peut-être comme vous – la publication du magazine « Challenges » sur les grandes fortunes. Le classement intermédiaire, qui suit souvent celui de « Forbes », n’est pas encore disponible : irait-on vers des révisions déchirantes ? Merci par avance de patienter encore un peu.

     

    B. Boussemart.

     


    6 commentaires
  • Nous avions pensé à la lecture récente de son blog que Monsieur Gobin s’était reconverti dans le « karaoké » ! Nous ne pouvions que l’encourager dans cette évolution. Hélas ! Ses derniers écrits retombent dans les errements antérieurs.

    Par suite, nous n’avons pas trouvé d’autre terme que « gobinades », pour qualifier les nouvelles informations « people » et « exclusives » publiées par le sieur Gobin sur son site, qui se veut par ailleurs journaliste d’investigation.

    Qu’on en juge.

    Exclusif de chez exclusif : M. Gonzague Mulliez aurait investi massivement (notamment depuis peu) dans une société hors AFM, à savoir le groupe « Vizzion ». Mais ce groupe se serait « planté » dans la ville du Touquet, où le même M. Gonzague Mulliez nourrissait de gros espoirs (avant les élections municipales, perdues par l’avocat Patrick Doussot - voir notre note 4 - Qui est vraiment Monsieur Gobin ?).

    Comme Monsieur Gobin ne sait pas faire d’analyse, nous lui faisons le plaisir de l’informer (pas tout à fait).

    De fait, M. Gonzague Mulliez participe à hauteur de 55% dans une société holding importante du groupe Vizzion, qui développe deux programmes immobiliers en Belgique. L’investissement est de l’ordre de 6 millions d’euros. Ceci date de 2006-2007 : quelle exclusivité !

    Par ailleurs, M. Gonzague Mulliez est présent avec M. Patrick Mulliez (le frère de Gérard Mulliez) dans une autre opération du groupe « Vizzion », qui consiste en un programme en Turquie, patrie d’origine de l’architecte Sefik Birkiye, qui a créé le groupe « Vizzion ». Nous sommes ici assez loin de la France. De plus, M. Gobin ne parle pas du frère de Gérard Mulliez ; est-ce un hasard ? Ou ne connaît-il pas ce dernier investissement, qui lui, date de 2008, à hauteur globale de seulement 1 million d’euros (avec d’autres actionnaires que ceux de la famille Mulliez).

    En tout état de cause, aucune information fiable sur le blog Gobin.

     

    Pour s’en convaincre, quelques autres preuves (il suffit de remonter dans le blog en question), et de confronter les « prévisions » et « exclusivités » de notre « Tintin » breton aux faits avérés par la suite :

    - sur les prévisions de chiffre d’affaires des sociétés du groupe Mulliez : pour M. Gobin, en 2008 groupe Auchan atteint 39,5 milliards d’euros et Adeo (Leroy-Merlin) 10,2 milliards d’euros. En réel publié au greffe, Auchan atteint en 2008 39,325 milliards d’euros et Adéo 8,684 milliards d’euros. Dans ce dernier cas, il ne s’agit après tout que d’une erreur de 17,5% - bagatelle : à peine 75 800 années de SMIC !!! Les salariés apprécieront !

    - toujours pour les comptes 2008, le chiffre d’affaires annoncé pour Kiabi à 904,4 M€ le 13 mai 2009 ; en réalité, dans les comptes du greffe, le chiffre d’affaires atteint 833,15 M€.

    - ou encore, le 5 mars 2009, Agapes est annoncé avec un chiffre d’affaires de 777 M€ ; en réel, le chiffre d’affaires venant du greffe est de 655,097 M€. Ici encore, une petite erreur de près de 19%.

    Pour faire encore plus « exclusif », M. Gobin n’hésite pas à titrer que la Russie passe devant l’Espagne et l’Italie chez Auchan en 2008. Pas de chance. Auchan Russie atteint en 2008 un chiffre d’affaires officiel de 3,278 milliards d’euros, alors qu’Al Campo est au dessus à 3,41 milliards d’euros, malgré la crise. Le chiffre italien n’est pas encore disponible à ce jour (2010), suite aux cachotteries habituelles de l’AFM.

     

    Mais M. Gobin n’a que faire de la transparence. Comme son "modèle politique", une erreur remplace l’autre. Au fur et à mesure qu’il remplace une bêtise par une autre, notre Tintin breton prend ses lecteurs pour des idiots, n’ayant aucune mémoire. Ceci ne vous rappelle par quelqu’un ?

     

    B. Boussemart

     


    1 commentaire
  • Nous attendons (avec beaucoup d’impatience, mais aussi d’ironie, avouons le) le classement provisoire des grandes fortunes du magazine Challenges qui est habituellement publié en mars pour les dix plus grandes fortunes professionnelles.

     

    Nous allons en effet pouvoir constater :

    - si le magazine « Challenges » tient enfin compte de nos travaux (non contestés par la famille Mulliez) et des évaluations faites ici dans le blog ;

    - si le magazine « Challenges » tient enfin compte de nos travaux sur le groupe Arnault, ainsi que de la non publication des comptes 2008 de son holding personnel (Groupe Arnault SAS) et des comptes de la société luxembourgeoise qui a repris – en compagnie de Colony – la participation dans Carrefour. L’évaluation du magazine « Challenges » sera donc épluchée sous ces aspects.

     

    Nous attendons avec d’autant plus d’impatience que nos propres travaux vont bientôt être publiés dans le prochain ouvrage « Les grandes fortunes, les banquiers et les politiciens » aux Editions Estaimpuis (voir le site www.editionsestaimpuis.com), ouvrage qui s’intéresse aux plus grandes fortunes françaises, et à leurs liens financiers, politiques et informationnels.

    B. Boussemart


    1 commentaire
  • Bonjour
    Le site des "Editions Estaimpuis" est maintenant disponible.
    Vous pouvez y accéder en faisant www.editionsestaimpuis.com
    En prime, la prochaine sortie de l'ouvrage de Mazé Torquato Chotil, qui porte sur "Ouvrières chez Bidermann - Une histoire, des vies".
    Je vous le conseille vivement.
    B. Boussemart

    1 commentaire