• Bonsoir

    Un article pour faire le point, le plus "objectif" possible, sur la situation actuelle aux niveaux économique et politique.

    J'espère que ce texte ne sera pas une nouvelle fois censuré pendant plusieurs heures, comme à d'autres reprises lorsque j'ai publié des textes honnissant le macronisme. Il faut dire que le site "Ekla blog" a été racheté depuis peu par une filiale du groupe Ladreit de Lacharrière, grand ami devant l'éternel de Fillon et de son épouse.

    Télécharger « 2020 - Etat de guerre et dictature à la chinoise.pdf »

    Bonne lecture

    B. Boussemart

    PS 1. Nous avons souligné dans notre ouvrage cité sur l'impérialisme (pages 228-229) et à de multiples reprises dans ce blog le caractère absurde des écarts entre les valorisations boursières et les valeurs réelles des groupes. La polémique engagée au sein de la BCE entre Mme Lagarde et certains membres quant aux aides à accorder pour sauver le capitalisme vient de nous donner raison. Ainsi, Robert Hotzmann, gouverneur de la Banque Centrale d'Autriche a déclaré le 18 mars 2020 que les investisseurs avaient correctement interprété les propos de Christine Lagarde et qu'une correction sur les marchés d'actions était la bienvenue. "Quand les marchés ont vu que Mme Lagarde était sérieuse et et qu'il y avait unanimité à ce sujet au sein du conseil des gouverneurs, ils ont compris, nous ne pouvons pas maintenir ces niveaux excessifs sur nos marchés d'actions". Amen !!! Et malgré les centaines de milliards d'euros de dépensés par les uns et les autres (Après les 45 Mds d'euros déjà acquis, Bruno Le Maire vient d'annoncer ce 18 mars que les mesures de soutien pourraient atteindre 400 milliards pour la France !!!), les bourses européennes (comme la bourse américaine) continuent de "corriger" les valeurs. Et il s'agit plutôt d'une "correction" au sens brutal du terme !

    PS 2. A quand les pelotons d'exécution pour les citoyens qui n'ont pas leur "passe macronien" pour circuler ? En fait, l'Etat de guerre a t-il été voté ? A t-on plutôt décidé d'un état d'urgence ? Avec quels motifs et quelles mesures contrôlées rapidement non par l'exécutif qui a pris ces mesures, mais par les deux  chambres du parlement ? Dictature, on vous dit !!!

    PS 3. Si l'article publié hier dans le Monde par Buzyn est juste, alors Macron devrait rapidement passer en jugement pour haute trahison et mise en danger de son peuple. On comprend mieux pourquoi il en fait maintenant des tonnes, en faisant décoller un avion militaire pour ramener dans le sud 4 à 6 malades de Mulhouse ... Lui qui n'a pris aucune mesure pour préserver le service public de santé depuis son arrivée au pouvoir, bien au contraire ; lui qui aurait ignoré les avertissements de Buzyn dès janvier 2020 sur la gravité d'une situation liée au coronavirus ; lui qui se retranche derrière des mots comme "état de guerre", solidarité ... ; lui qui justifie ses décisions en se protégeant (courage, Président) derrière un conseil scientifique dont la composition n'a rien à voir avec le sujet traité. Il n'a aucun sens des mots. On savait déjà que c'était un président "creux" ... mais même sa communication est minable. Seuls les riches le motivent ; les gueuses et le gueux n'ont qu'à se payer de mots ... et de ses larmes de crocodile.

     


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  • Bonsoir

    Je pensais avoir droit ce soir à un Macron "Saint-Louis" guérissant les écrouelles et rétablissant la confrérie de Saint Marcoul.

    Eh non ; notre président nous l'a joué en "père de la Nation", à défaut d'être un père de la victoire. Ne peut chausser les bottes de Clémenceau n'importe qui ! Et encore moins quelqu'un qui a divisé depuis des mois (gilets jaunes, réforme de retraite et de l'assurance chômage ...) les français au profit de sa caste des riches.

    Gonflé, le mec (comme dirait Coluche). Et qui va nous demander avec ses copains-coquins de l'UE d'aider (pour notre plus grand bien, évidemment) les boursicoteurs, les multinationales et les financiers mondialistes qui n'ont eu de cesse de mettre en concurrence les prolétariats du monde pour mieux exploiter les salariés français.

    Pour qui se prend t-il ? Pour qui nous prend t-il ?

    Ce mec, comme ces copains-coquins de l'UE, n'ont aucun moyen de résoudre la crise financière. La BCE est "à poil", tout comme Trump, qui a fait très fort aujourd'hui.

    Ce mec, qui ne trouvait pas 15 pauvres milliards nécessaires (même pas vrai) pour agencer le système des retraites par répartition, et qui va essayer de nous faire avaler que des centaines de milliards sont maintenant disponibles pour sauver le capitalisme, les multinationales et les banques ... Ce mec, qui voulait nous imposer des retraites par capitalisation, alors que les bourses viennent ce jour de se prendre dans les gencives près de 30% de pertes en moins de 10 jours (aussi bien en Europe, Royaume-Uni compris, qu'aux Etats-Unis) ... Quel beau système !

    Alors que le titre Black Rock Inc aux USA a vu sa valeur passer de 472 cents le 5 mars 2020 à 385 cents aujourd'hui - soit une perte de plus de 18%. Amusant pour les retraités américains. Sans oublier les malheureux sans assistance sociale (encore quelque chose que Macron essaie de casser en France) n'auront pas les moyens de se soigner. Et Macron qui joue du "violon" aux valeureux guerriers de notre système de santé, pour qui il n'a pas trouvé le moindre milliard de budget, qu'il a mis au pain sec dans les urgences, et dont il ignore les revendications depuis plus d'un an. Décidemment, ce mec n'a honte de rien.

    Ce mec, c'est comme les généraux de l'arrière lors de la guerre 14-18, qui ont envoyé des millions de paysans et de prolétaires des divers camps se faire massacrer pour défendre les "acquis" de la première mondialisation. Nous y revoilà.

    Il est temps que les "gueux" prennent les choses en main.

    B. Boussemart

     


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  • Bonjour

    Depuis le début de la semaine, les paroles d'experts (économistes, commentateurs politiques ...) se suivent et se ressemblent. Mais aucune analyse sérieuse de ce qui se passe dans l'économie mondiale.

    Il faut dire qu'en début d'année 2020, tous ces braves gens louaient encore le paradigme néo-libéral, et pressaient Macron d'en terminer (notamment sur la réforme des retraites) avec l'ancien monde fait de luttes des classes dépassées, de solidarités surannées ... L'impérialisme dominait le monde et la finance était au pouvoir : 2019 s'achevait avec un niveau de dividendes jamais atteint : selon Janus Henderson, les dividendes des 1 200 plus grands groupes ont atteint 1 265 milliards de US $ en 2019, contre 1 222 Mds $ en 2018, 1 113 Mds $ en 2017 et 1 032 Mds en 2016. Pour mémoire, les capitalisations boursières (selon nos calculs) étaient pour ces mêmes années (base 1 000 groupes, comparables pour l'essentiel) de 54 902 Mds $, 42 735 Mds $, 47 819 Mds $ et 37 781 Mds $. Ce qui donne un taux de "rentabilité" par rapport aux valeurs boursières de 2,30%, 2,86%, 2,33% et 2,73%. Rappelons que pour l'année 2016, nous avions (voir notre ouvrage sur l'Impérialisme du XXIème siècle) pour les 868 plus grands groupes mondiaux 34 900 Mds $ de capitalisation boursière, 18 688 Mds $ de fonds propres et des résultats nets de 2 028 Mds $. Les données de dividendes ci-dessus permettent d'estimer à environ 50% (1 032 / 2028) le montant des bénéfices nets distribués aux actionnaires. C'est le ruissellement vers le haut.

    Depuis début février, ces mêmes "experts" vouent aux gémonies la Chine, suite à l'impact d'un "petit virus" sur l'économie mondiale. Mais au fait, comment se fait-il qu'un si petit virus entraîne une telle débacle, notamment des bourses mondiales ? Est-ce le virus, est-ce la Chine, ou aucun de ces deux coupables désignés ? Ne serait-ce pas plutôt la mondialisation néo-libérale, qui s'est accélérée depuis 2000, date de l'entrée de la Chine dans l'OMC, entrée voulue par tous ses "partenaires", les firmes multinationales de toutes origines voulant exploiter pour leur plus grand profit sa main d'oeuvre à bon marché ? Chine dont les firmes se sont progressivement renforcées, pour devenir à leur tour des concurrentes/partenaires dans le cadre de la mondialisation.

    Nous donnons ci-dessous le détail de la débacle boursière, et quelques commentaires.

    Télécharger « CriseBoursière 2020.pdf »

    Pour autant, la cause véritable de la situation actuelle est fondamentalement la structuration impérialiste des groupes mondiaux, qui impose aux économies de la planète une exploitation différenciée des mains d'oeuvre locales ; compte tenu des résistances plus ou moins fortes des dites économies face aux intérêts financiers des multinationales. Et les Etats n'ont guère de poids dans un tel cadre, sauf à renforcer le cadre de l'exploitation pour l'adapter aux "contraintes" néo-libérales.

    Nous renvoyons sur ce point à notre ouvrage sur "l'impérialisme du XXIème siècle".

    Par ailleurs, comment croire un seul instant (sauf à être d'une ignorance crasse en économie et en finance) que la quarantaine (ou plus) de la Chine (suivie éventuellement par d'autres pays ou d'autres zones) n'aura aucun impact sur l'économie mondiale, alors que la Chine à elle seule représente (les données ci-après concernent l'année 2016 - voir notre ouvrage cité pour l'historique 2006/2016 - et les données que nous actualisons en ce moment pour les années 2017, 2018 et 2019 ne modifient pas les tendances) :

    - en termes de PIB courant, la troisième économie mondiale avec 14,82% du PIB mondial, derrière les USA (24,58%) et l'Union Européenne (15,73%) ; et la première économie mondiale en termes de PPP (Parité de Pouvoir d'Achat) avec 17,76% de l'économie mondiale, devant l'Union Européenne (16,56%) et les USA (15,4%) ;

    - la première puissance exportatrice de marchandise : 18,2% des exportations, devant l'Union Européenne (extra-UE, 15,44%), et les USA (11,63%) ; et la deuxième puissance exportatrice de marchandises et de services : 16,87% des exportations, derrière l'Union Européenne (extra-UE : 17,59%) mais devant les USA (13,51%) ; la troisième puissance importatrice de marchandises (14,2% des importations mondiales), derrière l'Union Européenne (extra-UE : 14,76%) et les USA (17,61%) et la troisième puissance importatrice de marchandises et de services (15,17% des importations mondiales), derrière les USA (16,62%) et l'Union Européenne (extra-UE : 16,18%). Par suite, la Chine dégage des excédents commerciaux en marchandises (463 Mds US $), bien davantage que l'Union Européenne (extra-UE : 43 Mds US $) et surtout ralativement au déficit des USA (- 796 Mds US $) ; les excédents commerciaux de marchandises de la Chine couvrent  largement le déficit des échanges de services en Chine (- 225 Mds US $), l'UE (Extra-UE) ayant un excédent de 145 Mds US $, tout comme les USA : 251 Mds US $. En cumul 2000 à 2016, la Chine a dégagé en marchandises et services un excédent de 2 710 Mds US $, alors que l'Union Européenne (extra-UE) ont un léger excédent de 139 Mds US $, et les USA un énorme déficit de - 6 892 Mds US $.

    - 33,8% de la production automobile mondiale ; la Chine (outre ses propres marques) travaille pour BMW, Fiat, Daimler, PSA et Volkswagen ; pour Ford et General Motors ; pour Honda, Mazda, Nissan, Suzuki et Toyota ; et pour hyundaï-Kia et Tata.

    - en e-commerce, place en 2ème et 3ème position mondiale les groupes JD Com et Alibaba ;

    - 49,61% de la production mondiale d'acier ; et en 2015, 55% de la production mondiale d'aluminium, 35% du cuivre raffiné, 37% de l'étain, 30% du nickel, 38% du plomb raffiné, 37% du zinc, 78% de l'antimoine, 89% du bismuth, 53% du gallium, 33% du cadmium, 44% du cobalt métal, 73% du germanium, 49% de l'indium, 88% du magnésium, 68% du mercure, 38% du molybdène, 85% des oxides  de terres rares, 83% du tungstène et 53% du vanadium ;

    - 1/3 du papier carton ;

    - 6,8% du nombre d'individus fortunés dans le monde ;

    - 8,95% de la capitalisation boursière des firmes mondiales ayant investi dans les diverses énergies ; mais 22,5% du chiffre d'affaires de ces mêmes groupes ;

    - 1 498 Mds d'US $ de capitalisation boursière des firmes présentes dans le secteur financier (contre 2 786 Mds pour les USA, et 584 Mds pour la Zone €) pour un total de 7 360 Mds d'US $ (pour les 139 plus grands groupes du secteur).

    De plus, la Chine est un débouché significatif pour de nombreuses activités ; un très bon exemple : l'industrie du luxe. Et les touristes chinois sont également un élément important du tourisme, notamment en France.

    Par suite, aussi bien comme fournisseur que comme client la Chine est un élément décisif de la mondialisation. Et là encore, nos politiques et économistes "avisés" parlent d'une solution miracle : la relocalisation des activités. Avec une Chine qui resterait inactive si un tel objectif se précisait ?

    Une telle relocalisation laisse pantois :

    - à quel horizon ? dans quels domaines ?

    - qui va décider ? Les Etats : ils n'ont plus le pouvoir (même Trump, qui dispose d'atouts plus importants que l'Union Européenne, empêtrée dans son libéralisme à tout va, ne fait que bouger marginalement les lignes des multinationales américaines) ! Les firmes ? Qu'ont-elles à y gagner, sur un plan purement capitaliste ?

    Il ne reste qu'à prier, pour que la pandémie ne soit pas trop longue et pas trop forte. Car les groupes cotés ne peuvent plus anticiper des hausses de profit, afin de faire grimper les cours. Ces derniers sont déjà déconnectés de la réalité (voir notre ouvrage). L'autre solution - une intervention des banques centrales - va à nouveau mettre à mal le dogme néo-libéral (tiens, les "marchés" ne peuvent pas s'adapter - mais si, à la baisse !) ; quant aux possibles interventions des Etats (mais avec quels moyens ?) en faveur des firmes, la ficelle consistant à faire payer les peuples devient un peu trop grosse ; surtout dans un contexte d'inégalités croissantes de revenus. Qui plus est, certains secteurs (voir notre pièce attachée), comme les banques, le pétrole ... sont déjà laminés par la crise (ils enregistrent une baisse très sensible de leurs cours boursiers).

    En définitive, aucune bonne solution : que des emplâtres. La crise va donc s'accentuer.

    B. Boussemart

     


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  • Bonjour

    Un petit bilan du CICE voulu par Macron (qui était déjà aux manettes avec Hollande pour mettre en place le CICE) en faveur des entreprises.

    Rappelons que cette exonération doit favoriser la compétitivité des entreprises françaises ... Et que les commerces n'ont rien à craindre de la compétition internationale sur le sol français. C'est donc un profit supplémentaire déguisé. C'est surtout un trou de plus dans le financement social, et notamment des retraites.

    Et Macron et ses sbires justifient leur casse sociale par une insuffisance des recettes, qu'ils pillent ainsi allègrement en faveur des entreprises.

    Pour les Mulliez (deuxième fortune de France) le CICE a rapporté entre 2013 et 2018 un milliard d'euros (c'est un minimum). Et pour 2019, compte tenu du doublement de la mise (et de la déduction directe - ce qui permet d'occulter le montant des "aides"), le montant est d'environ 360 M€. La famille doit bénir Macron ... et continue de dégraisser un peu partout les effectifs !!! C'est vrai que dans CICE, il y avait "E" pour "préserver l'Emploi". Macron devrait faire "clown", clown tueur bien évidemment.

    Télécharger « 2020 - Groupe Mulliez - Plus de 1 milliard de CICE.pdf »

    B. Boussemart

    PS - un conseil de saine lecture : Bruno DEPORCQ - Clic-P - L'intersyndicale qui fait trembler les enseignes. Editions Syllepse.


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  • Bonjour

    Pour ceux qui n'ont pas toujours la possibilité de récupérer les études, voici l'étude de l'OFCE qui démontre par "a+b" que la politique de Macron a appauvri les pauvres entre 2018 et 2020 et enrichi à l'inverse les riches.

    Télécharger « 2020-OFCE-EtudeRiches-Pauvres.pdf »

    L'étude de l'OFCE conforte ce que j'indiquai déjà dans l'article 310 du 14 novembre sur les choix budgétaires des gouvernements Macron en faveur des entreprises (et non pas des ménages), Bercy (Bruno Le Maire et Darmanin) prenant les gens pour des idiots. Notamment Bruno Le Maire qui conteste aujourd'hui l'étude de l'OFCE, sans avancer le moindre argument.

    Pour compléter les "folies boursières ordinaires", voici le groupe Tesla ; avec un petit comparatif General Motors et Ford Motors :

    Télécharger « 2020 - Les folies boursières - l'exemple de Tesla.pdf »

    Pour simplifier, les deux groupes sont valorisés ensemble en bourse 0,72 fois la valorisation de Tesla, alors qu'ils représentent 13,7 fois le chiffre d'affaires de Tesla, 13,6 fois le cash flow opérationnel et 10,6 fois les fonds propres. Quelle logique, même financière, préside à tout cela ?

    B. Boussemart


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